D’ici janvier 2020, plus de 450 travailleurs de Bombardier se retrouveront au chômage par manque de contrats à l’usine de Thunder Bay. Sans certitudes quant au moment où ils pourraient revenir au travail, plusieurs risquent de quitter la région.
«Des employeurs nous ont contactés, certains sont à la recherche de soudeurs ou de main d’œuvre en général. [Les travailleurs] ont donc l’option de rester ou de partir et c’est ce qu’on cherche à faire ici, à les aider à évaluer leurs options. Est-ce qu’ils sont ouverts à aller ailleurs au Canada, ailleurs en Ontario, où exactement ?» expose le chef de la section locale 1075 du syndicat Unifor, Dominic Pasqualino.
Du même souffle, M. Pasqualino ajoute être «déchiré» entre la nécessité pour les travailleurs de trouver un nouvel emploi et la volonté de les retenir à Thunder Bay en vue du moment où de nouveaux contrats entreront chez Bombardier. «On travaille à chercher des contrats supplémentaires, mais en même temps, ils doivent aussi payer les factures d’épicerie», concède-t-il.
Le nouveau centre est situé au même endroit que les bureaux du syndicat local, au 112, rue Gore, Thunder Bay. Les travailleurs peuvent s’y présenter sans rendez-vous.
Services et sessions d’information
«Notre gouvernement fera ce qu’il peut pour aider les travailleurs, les familles et la collectivité de Thunder Bay à traverser cette période difficile. Nous savons que les gens et les entreprises ont besoin d’aide pour suivre le rythme auquel évolue l’économie ontarienne. En ouvrant ce centre d’action, nous permettons aux travailleurs de Bombardier de Thunder Bay d’accéder à des programmes de formation et à des services d’emploi et nous les aidons à absorber le coup et à retourner rapidement au travail», a affirmé le ministre du Travail, de la Formation et du Développement des compétences de l’Ontario, Monte McNaughton, par communiqué.
Le Centre dédié aux services de formation pour un réemploi rapide est issu d’une collaboration entre le gouvernement provincial, l’entreprise Bombardier, la section locale 1075 d’Unifor et la section locale 81 du Syndicat canadien des employées et employés professionnels et de bureau.
Si peu de travailleurs ont pour l’instant bénéficié des services, le calendrier du Centre est déjà bien rempli et l’endroit accueillera d’ici Noël des sessions d’information. Divers acteurs, dont le réseau de prestation de services Emploi Ontario, viendront soutenir les travailleurs dans leur recherche d’emploi ou de formation. Le Centre offrira également une clinique en santé mentale pour les travailleurs affectés. Finalement, les travailleurs y trouveront des conseils pour l’acquisition de nouvelles compétences professionnelles et la rédaction de curriculum vitæ.
«Je crois que les gens ne comprennent pas encore tous les bénéfices du centre et c’est encore un peu une période de choc, surtout avant Noël. Peut-être qu’après les Fêtes, en janvier, plus de gens viendront utiliser les services du centre», prévoit Dominic Pasqualino.
Lui-même a été mis à pied deux fois, pour des périodes d’un an, durant les 32 ans de sa carrière à Bombardier. Le chef du syndicat local espère que les travailleurs retrouveront tous un emploi dans l’année à venir.