le Mercredi 29 mars 2023
le Mercredi 29 janvier 2020 18:33 Santé

Analyse alimentaire dans l’arrière-cour

Lucie Plante et Navin Asokumar devant les installations qui permettent de manipuler des échantillons sans les contaminer. — Photo : Julien Cayouette
Lucie Plante et Navin Asokumar devant les installations qui permettent de manipuler des échantillons sans les contaminer.
Photo : Julien Cayouette
Un nouveau service dans le Nord pour l’industrie agroalimentaire grandissante

En mettant sur pied Capella Innovation, Lucie Plante désire combler un manque dans le Nord de l’Ontario : l’analyse de produits alimentaires. Elle espère pouvoir ainsi appuyer l’industrie agroalimentaire de la région, pour laquelle on prédit un avenir florissant.

Mme Plante a équipé le laboratoire avec les appareils d’analyse dernier cri. Elle veut pouvoir desservir les producteurs d’aliments, de boissons et d’alcools du Nord qui doivent en ce moment envoyer leurs échantillons à Toronto. Elle espère aussi pouvoir jouer le rôle de partie impartial lors de conflits en producteurs et distributeur.

Elle a fait ses devoirs concernant la demande pour ce genre de services et plusieurs entreprises du Nord et de l’ile Manitoulin attendraient impatiemment l’ouverture du laboratoire. «Les aliments coutent très cher maintenant et ne cessent d’augmenter. Je me dis que si tu paies cher, tu veux avoir quelque chose qui ne te rend pas malade.»

«Mon point fort, c’est que je me spécialise dans l’alimentation seulement. Les grosses compagnies à Toronto font beaucoup de choses : alimentation, pétrole, etc. Il y a aussi un avantage sur le plan de la livraison», explique-t-elle.

Santé publique

Les bureaux sont aménagés pour respecter les plus hautes normes de stérilisation, de propreté et d’analyse dès le départ. «On va utiliser des méthodes officielles seulement. On va utiliser la méthode américaine [de l’American society of brewing chemists], c’est vraiment la méthode qui est employée partout dans le monde» pour analyser la bière. Mme Plante travaille également sur l’obtention de la certification ISO 17025, celle qui certifie la qualité de calibration des appareils d’analyse.

Photo : Julien Cayouette

L’entrepreneure donne en exemple que «s’il y a une controverse avec LCBO, je peux confirmer ou infirmer» les déclarations des deux parties. Si un producteur et LCBO ne s’entendent pas sur la teneur en alcool d’un produit, par exemple, elle aura la certification, l’expertise et les appareils qui lui permettront de départager le vrai du faux.

Les gens n’ont [présentement] pas de recours, pas de laboratoire qui peut donner un troisième avis.

— Lucie Plante

«Ça peut représenter beaucoup de sous» si toute une réserve d’un producteur est soupçonnée de ne pas être du bon niveau de qualité. 

Elle a entre autres des appareils pour mesurer avec précision le taux d’alcool, le taux de sucre, classer des échantillons de miel et de sirop d’érable selon leur couleur (ambré, clair, etc.), identifier des bactéries, compter le nombre de colonies de bactéries dans un échantillon — bonnes ou mauvaises comme la E.coli, la salmonelle, etc. —, analyser des échantillons d’eau potable, etc.

Aller plus loin

L’analyse alimentaire est à la base de l’entreprise, mais Lucie Plante a déjà d’autres objectifs à long terme. «Dans un temps rapproché, je veux commencer à faire de la recherche en alimentation.» 

Le potentiel de développement de l’agriculture dans le Nord de l’Ontario attire particulièrement l’entrepreneure et elle compte y participer pleinement. Elle sourit en pensant à tous les projets qu’elle a en tête, mais qu’elle ne veut pas dévoiler tout de suite. 

Photo : Julien Cayouette

Elle en dévoile tout de même un : l’analyse des produits comestibles contenant du cannabis afin de mesurer leur taux de THC et de CBD. «Ça vient d’être annoncé il y a quelques semaines et on n’a pas d’idée de ce qui se passe de ce côté-là».

Suivant le développement de l’entreprise, elle croit, et espère, qu’elle pourra fournir des emplois spécialisés à plusieurs personnes : diététiste, agronome, chimiste et microbiologiste.

Elle travaille depuis plus d’un an à la réalisation de son idée «qui devait être pensée et organisée dans les moindres détails». Ce temps a servi à faire la recherche nécessaire, monter un plan d’affaires et sécuriser des investissements de la Banque de développement du Canada, de la Caisse Desjardins Ontario (ancienne Caisse populaire Voyageurs) et de la Société de gestion du Fonds du patrimoine du Nord de l’Ontario.

La diététiste de formation espère aussi par la bande démontrer que les femmes peuvent tout aussi bien réussir en science.