Le financement du Conseil des arts de Nipissing Ouest (CANO) serait-il à risque? L’annulation et le retour des 25 000 $ consentis à l’organisme sont des solutions avancées par un élu de Nipissing Ouest pour réduire le fardeau fiscal des contribuables qui augmente en raison de la pandémie.
Le conseiller du quartier cinq, Christopher Fisher — qui représente entre autres les villages de Field et de Crystal Falls —, voudrait suspendre la subvention de 25 000 $ attribuée au CANO. M. Fisher justifie sa position en expliquant que la plupart des activités artistiques et culturelles de la région ont déjà été annulées et que l’argent devrait plutôt être remboursé à la municipalité.
«Tout le monde est en train de se faire couper les cheveux dans ce climat de la COVID-19. Je ne crois pas que les conditions [auxquelles font face les festivals et les grands rassemblements] vont changer et que ç’a n’a pas de sens que les contribuables devraient continuer à payer cette dépense sans voir de retombés», indique M. Fisher. «Je ne vois pas comment les artistes professionnels vont recevoir cet argent, alors en ce qui me concerne, c’est 25 000 $ dépensés qui devrait revenir aux contribuables».
«Je crois même que le CANO pourrait en bénéficier, s’il ne s’agit que de reporter le contrat. Nous ne savons pas encore quand ils pourront recommencer toutes leurs activités. Je crois qu’au plus tôt, ça sera remis à l’an prochain», précise-t-il.
Discussion remis à plus tard
La question devait être discutée lors de la réunion du conseil municipal du 19 mai, mais elle aurait été retirée de l’ordre du jour sous prétexte qu’il s’agirait d’une question budgétaire.
Dans un courriel envoyé à l’administration de la municipalité mercredi, M. Fisher argumente que ce n’était pas un point lié au budget et qu’il a le droit de demander de discuter d’un contrat tenu par la municipalité en tout temps.
Il voudra certainement remettre la question à plus tard.
La réaction du CANO
Le président du conseil d’administration du CANO, Marc Lavigne, a été pris par surprise par la demande de M. Fisher. Sans ce soutien financier, il croit que l’organisme aurait la difficulté à survivre.
«Je l’ai juste su la journée avant la rencontre du conseil [municipal]. M. Fisher n’a jamais communiqué avec nous pour nous poser des questions par rapport à ça. Je ne sais vraiment pas d’où ça vient et ce qu’il est en train d’accomplir avec cette motion. Surtout que la semaine dernière, le conseil municipal a adopté le budget pour la prochaine année. J’ai trouvé ça un peu gauche d’apporter ça à la rencontre d’hier soir», estime M. Lavigne.
«On n’est pas allé demander de l’argent pour aller se bâtir des maisons et se faire des voyages dans des pays chauds. C’est pour assurer notre survie. La municipalité a été un excellent partenaire depuis le début lorsque le conseil a approuvé notre demande. Évidemment, s’il trouvait une façon de rebrousser le chemin sur ce contrat-là, ça pourrait nous faire du tort».
La question sera abordée lors de la prochaine réunion du CANO, le mardi 26 mai.