Le gouvernement fédéral a annoncé le 31 mai un investissement de 7,6 millions $ pour soutenir l’industrie du tourisme dans le Nord de l’Ontario. De ce financement accordé via l’Initiative fédérale de développement économique pour le Nord de l’Ontario (FedNor), 65 667 $ serviront à développer le projet Canoës pour la conservation, dirigé par l’organisme sans but lucratif Lake Superior Watershed Conservancy (LSWC).
Canoës pour la conservation est une tournée guidée du lac Supérieur dans un canoë d’écorce appelé «le Grand canoë».
Selon le coordonnateur de programmation de l’organisme LSWC, Peter Greve, l’objectif du programme est d’encourager la population à s’amuser dehors et à apprendre les outils nécessaires pour naviguer sur l’eau, le tout dans le respect de la nature.
«Le programme repose sur trois piliers principaux : la sécurité, l’inclusivité et l’éducation. Quand on dit sécurité, on veut dire que nous atteignons les normes pour le guidage. Cela veut aussi dire que l’équipement qu’on utilise peut être utilisé par la majorité des gens. Le Grand canoë offre une occasion pour les personnes avec moins de mobilité et moins d’équilibre de sortir et de vivre une expérience dans un canoë», explique Peter Greve.
Rien n’est laissé au hasard, pas même les termes utilisés dans le cadre de l’aventure. Cela fait un peu plus de deux ans que Canoë pour la conservation accueille des participants.
«C’est une expérience d’introduction au canotage, donc c’est très inclusif. L’autre chose qui rend l’expérience inclusive, c’est le langage que nous utilisons. Par exemple, nous avons appelé notre canoë “le Grand canoë” au lieu du canoë des Voyageurs ou du canoë Fraser, parce qu’il y a tellement d’histoires qui sont reliées au canoë que nous n’avons pas voulu limiter le nom. Finalement, durant notre tournée, on partage de l’information et on interagit avec les participants de manière éducationnelle, mais toujours en s’amusant», enchaine le coordonnateur de programmation.

En plus d’éduquer le public sur l’utilisation sécuritaire d’un canoë et sur l’histoire de la région, tous les profits du programme sont utilisés par l’organisme Lake Superior Watershed Conservancy pour protéger le territoire entourant le lac Supérieur.
«L’argent peut être dépensé sur nos territoires existants afin de les entretenir et de les garder dans leur état naturel. Il peut aussi servir à l’acquisition d’un territoire sensible; nous utilisons notre programme pour la sensibilisation et l’éducation, mais nous espérons aussi générer assez de fonds pour nous aider avec ces acquisitions», indique Peter Greve.

Innovation nécessaire
L’investissement de FedNor devait être utilisé pour couvrir certains frais du programme, comme l’entretien du Grand canoë et les couts de formation des guides.
Cependant, en raison des restrictions mises en place pour limiter la propagation de la COVID-19, Peter Greve reconnait que leur programmation devra être modifiée cette année. En consultation avec FedNor, les coordonnateurs du programme préparent une série d’activités virtuelles gratuites afin de continuer à éduquer la population à distance.
«Nous pensons offrir des tournées virtuelles qui suivront nos guides dans le Grand canoë et mélanger la formation, les connaissances et l’interprétation que nous avons développées pour créer une programmation en ligne. On aimerait utiliser des vidéos et de l’audio qui captureraient les sons et les images de notre région, à laquelle les gens ne sont pas nécessairement capables d’accéder en ce moment, et transporter ces expériences sensorielles à leurs écrans.»
«On veut également offrir de l’information sur les compétences de base nécessaires pour s’aventurer dehors et sur l’eau, comme des instructions sur comment pagayer, comment accéder à l’eau pour déposer le canoë et comment se préparer pour une sortie. On espère qu’avec cette information en ligne, on peut aider les gens à s’amuser à l’extérieur de façon autonome», conclut Peter Greve.