Le Centre de recherche en biodiversité du Collège Boréal amorce une recherche sur des stratégies possibles afin d’atténuer les conséquences d’une rupture de la chaine alimentaire lors d’une éventuelle pandémie. Dirigée par le directeur du centre, le Dr Jean-Pierre Kapongo, et son équipe, cette recherche examinera les meilleures pratiques de production et de commercialisation qui permettront aux producteurs de mieux connecter avec les consommateurs.
Au début de la crise de la COVID-19, l’inquiétude était bien présente relativement à une rupture de la chaine alimentaire dans divers secteurs. Tous se souviennent du réflexe des consommateurs de faire des réserves de nourriture et d’autres denrées (tel que le fameux papier de toilette!). Comment est-ce que cela pourrait se passer autrement dans le cas d’une calamité qui met le monde sur pause? Le Collège Boréal propose ainsi de trouver des options avec un nouveau projet de recherche.
«Cette fois-ci, aucun gouvernement ne pouvait répondre positivement devant la possibilité d’une interruption de la chaine alimentaire. Si une autre pandémie arrive, le gouvernement, les producteurs et les consommateurs vont pouvoir se servir de notre recherche. Il y aura des suggestions sur des façons de régler le problème», explique le Docteur Kapongo.
La recherche fera l’analyse des conditions de production. «C’est difficile de planifier quand on ne sait pas si nous aurons les travailleurs étrangers pour faire la récolte», annonçait Mitch Deschâtelets de Leasure Farms, au début de la crise. Ainsi certaines questions se posent. Faudra-t-il mécaniser davantage? Les outils du commerce électronique permettent-ils de commercialiser les produits facilement et efficacement? Faudra-t-il développer une méthode pour le consommateur qui désire avoir accès aux différents producteurs de sa région sans avoir recours à un intermédiaire? Le Docteur Kapongo veut trouver des réponses à ces questions.
Les chercheurs veulent aussi recueillir des données sur les répercussions de la COVID-19 sur la quantité des denrées produites. Ils essayeront de répondre aux questions telles : Y a-t-il eu des pénuries de semences ou d’intrants afin de produire convenablement? Et est-ce que la qualité était là; acceptable pour les consommateurs?
«Toutes ces questions et d’autres devront proposer des solutions en tenant compte des restrictions imposées par une pandémie comme la fermeture des marchés publics, le port du masque obligatoire, la distanciation sociale, l’interdiction de foule […]», continue le Docteur Kapongo.
Les entrevues avec des producteurs du Nord de l’Ontario devaient débuter à la mi-juillet. L’analyse des données suivra et les recommandations sortiront l’an prochain. «La recherche ne portera pas sur comment régler le problème dans l’immédiat. On veut que les gouvernements, les producteurs et les consommateurs se servent de notre recherche à la prochaine occasion, dans cinq ans ou dix ans», ajoute le Docteur Kapongo.
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