Le plastique est une des plus grandes inventions du début du 20e siècle. Cependant, sa présence sous forme de déchet contribue grandement à la pollution mondiale. Pendant plus d’un siècle, l’usage d’une des substances les plus polluantes était peu règlementé au Canada. Toutefois, une nouvelle loi promet d’importants changements.
Chaque année, les Canadiens jettent environ 3 millions de tonnes de plastique et seulement 9 % de ceux-ci seront recyclés. Selon un rapport gouvernemental publié en janvier 2020, 29 000 tonnes de plastique usagé ont abouti dans la nature en 2016. C’est équivalent à 2,3 milliards de bouteilles de plastique, note un article de CBC News.
Après trois ans d’élaboration, le gouvernement du Canada a passé, le 30 janvier 2020, une loi qui interdira l’utilisation des plastiques à usage unique à partir de 2021. Plus précisément, la loi vise les sacs, les pailles, les ustensiles, les bâtonnets à café, les anneaux à canettes et les récipients alimentaires fabriqués à partir de plastiques difficiles à recycler.
Selon le gouvernement, ces plastiques peuvent être facilement remplacés par des matières renouvelables, telles que le carton et le bambou. Le gouvernement a cependant précisé que la loi ne s’appliquera pas aux services médicaux.
En juillet 2020, la deuxième et dernière phase du plan d’action canadien a été publiée. Il établit les échéances pour certaines mesures, tel que sensibiliser la population, réduire la pollution provenant de certaines activités marines telles que la pêche, et soutenir la lutte contre la pollution partout au monde.
«Les Canadiens voient les effets de la pollution par le plastique dans leurs collectivités et dans les cours d’eau et ils s’attendent à ce que le gouvernement agisse», a déclaré le ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Jonathan Wilkinson, dans un communiqué de presse. «Ce projet d’interdiction des plastiques à usage unique stimulera l’innovation à l’échelle du pays et de nouveaux articles plus faciles à recycler les remplaceront dans notre économie.»
La loi n’est pas sans précédent. Plusieurs autres pays, y compris le Royaume-Uni, la France et l’Italie, ont déjà entamé des initiatives similaires. Les nouvelles mesures françaises se voient toutefois plus ambitieuses. En plus d’éliminer l’usage de plastiques à usage unique d’ici 2040, la France planifie aussi recycler 100 % de son plastique dès 2025.
Alors que certains accueillent favorablement la nouvelle, d’autres jugent que la loi canadienne est insuffisante. Agnès Le Rouzic, un représentant de Greenpeace Canada, a déclaré en entrevue avec Radio-Canada qu’elle n’était pas satisfaite des mesures mises de l’avant. Elle souhaiterait un plus grand progrès au niveau du recyclage et un objectif zéro déchet plastique.