le Vendredi 9 juin 2023
le Jeudi 10 Décembre 2020 19:41 Chroniques et blogues

Bienvenue au Canada : quand favoriser le bilinguisme profite à l’anglophonie

Assimilation favorisée
Bienvenue au Canada : quand favoriser le bilinguisme profite à l’anglophonie
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Comme francophone vivant en situation minoritaire en Ontario, il m’est impossible de ne pas réagir face au nouveau critère du système d’immigration fédéral qui, dorénavant, favorisera les candidats bilingues. Une façon mal déguisée d’avantager la dominance de l’anglais au Canada.

Il n’y a que cinq autres pays dans le monde qui ont le français et l’anglais comme langues officielles : le Burundi, le Cameroun, l’ile Maurice, les Seychelles et le Vanuatu.

La vaste majorité des nouveaux arrivants au Canada sont polyglottes, incluant la connaissance de l’anglais ou du français, rarement des deux langues.

Assimilation favorisée

Par ailleurs, ces nouveaux immigrants soi-disant bilingues, favorisés par le système fédéral, s’assimileront rapidement au milieu de travail anglodominant partout au pays (sauf au Québec). Le Canada n’est pas un pays vraiment bilingue!

Depuis des décennies, nous accueillons des milliers d’immigrants anglophones en provenance d’Asie, d’Afrique, de l’Europe et d’ailleurs dans le monde, où l’on estime que l’anglais est la langue d’affaires primordiale.

Ce nouveau système d’immigration me parait fortement susceptible de porter préjudice aux Canadiens francophones en matière d’équité économique.

Une situation qui, d’une part, affaiblira lourdement la francophonie canadienne. Et, d’autres parts, contribuera au renforcement de la Loi 101 au Québec (tant mieux, sinon quoi?).

Commerce anglodominant

Par ailleurs, qu’en est-il des intentions de la ministre Mélanie Joly concernant la question de la francisation partout au pays dans le cadre de la modernisation de la Loi sur les langues officielles?

Lors d’une récente entrevue, elle disait vouloir se pencher sur le commerce international dominé par l’usage de l’anglais. Un constat pour nous faire avaler que le nouveau critère du bilinguisme pour immigrer au Canada serait avantageux pour notre commerce dans les deux langues. Vraiment?

La francisation durable au Canada doit passer par la mise en œuvre d’une stratégie de développement économique équitable francophone (affaires et commerce en français) comprenant le maintien d’une forte démographie francophone.

Il est temps de revisiter le partage des compétences fédérales-provinciales en matière d’immigration.

Lire l’article dans son intégralité sur le site du journal L’Express