Depuis longtemps, ma mère me suggérait de lire la série de romans d’Arlette Cousture intitulée Les Filles de Caleb. Après avoir commencé la lecture, j’ai été absorbée par l’intrigue; c’était un véritable coup de foudre. Cette série de romans canadiens est incontournable pour les ados francophones.
La série de livres romantiques est composée de trois tomes. Il y a premièrement Le chant du coq, publié en 1985, qui illustre le cheminement d’Émilie Bordeleau, une institutrice. Le prochain volume, Le Cri de l’oie blanche, transitionne à la vie de sa fille, Blanche Pronovost, une infirmière. La conclusion, intitulée L’abandon de la mésange, décrit le parcours de sa petite-fille, Élise Lauzé, la fille de Blanche.
Puisque les romans commencent en 1892 puis terminent un siècle plus tard, on aborde une variété de sujets captivants.
D’abord, puisque ces romans se déroulent au cours d’un siècle, ils illustrent efficacement l’évolution constante de la société. Au début, l’Église jouait un immense rôle dans le quotidien des gens. Assurément, lorsqu’Émilie néglige d’aller à la messe, on lui dit : «Ils disent que pour une maitresse d’école, tu es pas assez dévote». On voit aussi les avancements de la technologie.
Dans Le chant du coq, Émilie «ouvrit les robinets et fut fascinée de voir qu’il y avait de l’eau chaude». Ainsi, les personnages passent des maisons chauffées par poêles à bois à des maisons munies d’électricité.
De même, nous voyons que la communauté francophone englobe une grande diversité de gens. La série montre les différentes origines de cette collectivité à travers de personnages variés. En effet, une majorité de ces personnages sont québécois et habitent les régions de Saint-Stanislas jusqu’à Shawinigan. Ceux-ci font preuve d’un registre de langue complètement familier. Le premier tome est même doté d’un glossaire muni de mots comme «coudon», «itou», «jasage» et «pantoute».
D’ailleurs, un personnage central de Le Cri de l’oie blanche, nommé Clovis Lauzé, est un Franco-Manitobain. Celui-ci fait voir un autre aspect de la culture canadienne-française. En parlant de son accent, Mme Cousture écrit : «Il avait éclaté de rire, sachant fort bien qu’il roulait ses r comme un rouleau compresseur».
Un autre personnage important de la série est Côme Vandersmissen, un Belge dont la famille a immigré au Canada. Il offre un aperçu de la vie d’un fermier canadien-français provenant de l’Europe.
Finalement, Les Filles de Caleb offre une perspective des femmes d’une autre époque qui est souvent négligée pour mettre en valeur les histoires plus «aventurières» des hommes. On y voit ainsi le cheminement du rôle de la femme à la maison puis au travail. Dans le premier tome, les gens démontrent leurs préjugés au sujet de la place de la femme. Lorsqu’Émilie demande à son mari de faire le nettoyage, on lui répond : «Tu fais laver le plancher à ton mari? On aura tout vu!»
Puis, l’autrice décrit que, selon la génération, les emplois pour les femmes étaient très limités. On commence avec l’enseignement comme emploi unique, ensuite l’infirmerie puis finalement une avocate avec beaucoup plus de choix. Les gens reconnaissent de plus en plus les contributions importantes des femmes.
Bref, Les Filles de Caleb est un classique incontournable qui demeure l’une des séries les mieux-aimées au Canada. Je la recommande à tous les ados francophones. Puis, pour ceux qui ne sont pas des grands lecteurs, il y a aussi les séries télévisées diffusées à Radio-Canada.