le Lundi 5 juin 2023
le Jeudi 28 janvier 2021 16:12 Éducation

L’enseignement à distance : un défi pour la santé mentale

Le décalage de la rentrée scolaire annoncée par le gouvernement ontarien pour les écoles du sud de la province inquiète des intervenants de ce milieu. Ils craignent de possibles répercussions sur la santé mentale des jeunes élèves.
L’enseignement à distance : un défi pour la santé mentale
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«C’est un stress constant qui nous tourne au-dessus de la tête. […] C’est dommage qu’on s’attende à la même productivité au niveau du curriculum. On voudrait que les choses soient comme à l’habitude, mais c’est impossible parce qu’on n’est pas dans une situation habituelle», explique la présidente de l’Association des enseignantes et enseignants franco-ontariens (AEFO), Anne Vinet-Roy.  

L’école, une grande aide  

La directrice de l’École élémentaire catholique Saint-Michel de Scarborough, Caroline Sodhi, explique : «On est conscient que la santé mentale de l’élève est une inquiétude. On demeure alerte et à l’écoute. Dès qu’on voit des signes, ça peut venir d’un parent ou d’un étudiant, on fait appel à notre équipe de travailleuses sociales».  

Des discussions ont cours avec les parents afin d’offrir une aide aux élèves qui souffrent de l’éloignement de leurs camarades. Le contact avec les parents est primordial. «Ils sont les alliés des enseignants», conclut Caroline Sodhi.   

Le site web du Conseil scolaire catholique MonAvenir offre une rubrique liée à la santé mentale et au bienêtre destinée aux parents et aux enseignants. Des outils et lectures sur le bienêtre sont présentés aux étudiants.   

L’équipe de soutien, Santé mentale en milieu scolaire Ontario, offre de nombreuses ressources pour ce secteur. Des affiches et des capsules vidéo énumèrent les comportements à adopter afin de veiller à son bienêtre.   

Crédit : courtoisie

Améliorer la situation à la maison  

Maintenir une «routine» est préconisé par des spécialistes afin de prendre soin de la santé mentale des jeunes. L’éducatrice en santé mentale de l’Association canadienne pour la santé mentale (ACSM), Jenny-Lee Almeida, confirme que «créer une routine permet d’offrir une projection dans la journée. Comme manger son petit déjeuner à la même heure. Les enfants ont besoin de cette perspective pour se sentir mieux».   

Jenny-Lee Almeida préconise une liberté dans les activités de l’enfant. Elle recommande de créer un équilibre entre les distractions et le travail de l’élève, de laisser du temps pour des occupations qui le fait rire et lui apporte du bonheur. 

«Ce que je dis à tout le monde, ne t’inquiète pas si tu ne peux pas te concentrer. Je préfère que tu sois heureux en étant allé dehors […] Ou de jouer aux jeux vidéo avec ton amie.» 

Une retombée sur les parents  

Les enfants ne sont pas les seuls touchés par le stress occasionné par les cours à distance, explique Jenny-Lee Almeida. Certains parents n’ont pas le temps, l’éducation ou les capacités linguistiques nécessaires pour aider leurs enfants à l’école. Une frustration est présente chez ses parents qui ne peuvent pas apporter leur aide, dit-elle. 

«Je trouve ça très dur de voir ma fille isolée de ses amis. Aussi, le français n’est pas ma langue première, comme beaucoup d’autres parents, enchaine-t-elle. C’est dur pour certains [parents] de ne pas parler cette langue. Ça crée une barrière pour la communication.»  

Toutefois, Jenny-Lee Almeida applaudit l’effort des écoles envers l’entraide entre les enseignants et les élèves durant cette crise sanitaire, de même que les communications des établissements avec les parents.  

Crédit : courtoisie

Une assistance en ligne

Afin d’aider les élèves comme les parents, certaines ressources pour la santé mentale sont disponibles en ligne. Jenny Lee Almeida recommande le service d’intervention par téléphone et texto, Jeunesse, j’écoute.  

Il y a aussi le site web financé par le gouvernement fédéral, Espace mieux-être Canada. Il offre un programme de bienêtre mental, des capsules vidéo et des informations sur les problèmes mentaux actuels.