le Vendredi 9 juin 2023
le Lundi 1 février 2021 21:40 Éducation

Zoom sur les festivals scolaires culturels

Le FTAMS aura lieu à la fin avril 2021. — Crédit : gracieuseté du Théâtre Action
Le FTAMS aura lieu à la fin avril 2021.
Crédit : gracieuseté du Théâtre Action
Avec février, commence la saison des festivals dans les écoles. Pour les organisateurs, mille et une acrobaties sont nécessaires pour accommoder les élèves à la maison comme en classe.
Zoom sur les festivals scolaires culturels
00:00 00:00

Lorsque contactée au téléphone, la directrice artistique du Centre d’excellence artistique de l’Ontario (CEAO), Carole Myre, était quelque peu chamboulée. Elle venait tout juste d’apprendre que le retour en classe pour les élèves ontariens du secondaire se ferait une semaine plus tôt que prévu. Deux cents trousses venaient d’être expédiées en urgence aux domiciles des participants, à l’occasion du Festival Vision’Art, qui se tiendra les 4 et 5 février prochains. L’équipe d’une dizaine de personnes croyait bien que tout se ferait à la maison… « Mais on garde le moral !, lance la directrice. On est hyper fier de livrer le Festival et de donner une lueur d’espoir à nos participants. »

 L’événement axé sur les arts visuels en milieu scolaire pour les élèves de la 9e à la 12e année – avec une petite incursion des 8e années cette année – devrait réunir entre 200 et 250 élèves de 9 conseils scolaires différents. Près d’une vingtaine d’ateliers se donneront en direct, dont la moitié seront animés par des anciens du CEAO. Un vernissage officiel, qui aura lieu le 8 février sur la page Facebook du CEAO, viendra clôturer ces deux jours.

Crédit : gracieuseté du CEAO

Flexibilité

Certains festivals n’ont même pas fait de transition entre le présentiel et le virtuel. Ils font leurs premiers pas dans le monde numérique directement ! C’est le cas d’IllustrAuteurs qui sera lancé pour la première fois, le 12 février, par l’organisme MASC.

 Sous le thème « Invente, écris, imagine, illustre », 6 ateliers seront donnés : de l’écriture du slam au roman, en passant notamment par la bédé. « Le festival devait avoir lieu en personne l’année dernière, explique la directrice des communications de MASC, Jessica Ruano, mais nous avons dû l’annuler en raison de la pandémie. C’était vraiment dommage, car nous avions déjà beaucoup travaillé et les élèves étaient ravis. Nous étions déterminés à faire en sorte que cela fonctionne cette année. »

Créé en 1987, MASC proposera également, du 1er au 26 mars, son Festival de danse en milieu scolaire (FDMS) préparé cette année uniquement de manière virtuelle. « Nous l’avons donc réinventé quelque peu, souligne Mme Ruano. La principale différence pour ce festival est qu’au lieu d’avoir toutes les activités sur quelques jours, elles sont réparties sur tout le mois de mars. » Craint-elle qu’avec tous ces changements, l’intérêt s’émousse ? Elle ne le croit pas puisque selon elle, « les deux festivals sont actuellement à 90 % de leur capacité ! »

Crédit : Marianne Duval.

De nouveaux ateliers made in COVID-19

On le répète allègrement depuis un an, la pandémie a forcé tout le monde à se réinventer, y compris dans la programmation d’un festival. Quand ça nous chante, de l’Association des professionnels de la chanson et de la musique (APCM), en est une belle preuve. Jusqu’au 12 février 2021, 15 ateliers seront donnés à 70 participants par des professionnels de la chanson. Une diminution toutefois par rapport aux années précédentes.

Mis à part des ateliers plus standards avec des thèmes comme l’écriture, la chargée d’accompagnement et liens communautaires au sein de l’APCM, Charlotte Corbisier,, évoque des thèmes qu’on n’aurait pas vus en 2019 comme la création numérique musicale ou encore comment apprivoiser la scène virtuelle qu’animera l’artiste multidisciplinaire Yao. « C’est là que va notre industrie », avoue celui qui est, entre autres, auteur-compositeur-interprète, poète et slameur. « Déjà, on avait vu que les ventes baissaient avec le streaming. On se disait alors qu’on pouvait se reprendre sur les spectacles, mais avec la pandémie, c’est tombé. » De quoi décourager le porte-parole des Rendez-vous de la francophonie 2021 ? « Ça peut être décourageant, mais l’homme s’adapte », affirme-t-il.

Aux jeunes artistes qui vont suivre son atelier, il leur parlera de la portion technique d’un spectacle virtuel, mais aussi du côté innovation. « Quand 95 % du contenu est en anglais sur la toile numérique, il nous reste un 5 % pour innover », dit-il. Enfin, le côté artistique sera évidemment abordé. Parce que l’émotion doit passer même au travers du numérique.

Un petit dernier pour la route

« Il y a une belle collaboration entre les festivals. » C’est la directrice générale de Théâtre Action, Marie-Ève Chassé, qui l’affirme. L’organisme d’Ottawa, qui donne une voix au théâtre franco-ontarien, est en train de préparer son Festival Théâtre Action en milieu scolaire, le FTAMS, qui sera en fait l’un des derniers festivals scolaires de l’année. Il devrait avoir lieu fin avril 2021. Même si tout n’est pas encore officiel en raison de tout le contexte dû à la pandémie, la directrice parle du 22 au 24 avril. Trois classes de maître seront proposées. Les contrats n’étant pas encore signés avec lesdits maîtres, on ne peut dévoiler leur nom pour l’instant.

À travers tous les préparatifs notamment techniques qui non seulement demande beaucoup de temps de répétition, mais aussi de l’argent, Mme Chassé est satisfaite de constater que le ministère de l’Éducation de l’Ontario n’a pas diminué sa subvention. Il y a aussi des coûts supplémentaires liés au matériel qu’on doit livrer.

Si bon an, mal an, le FTAMS rejoint entre 300 et 400 élèves, cette année, en date du 26 janvier, Marie-Ève Chassé mentionne qu’il y a 125 festivaliers inscrits. Ce n’est pas terminé. Elle invite les amoureux du théâtre à s’inscrire à coordination@theatreaction.ca.