le Samedi 25 mars 2023
le Vendredi 12 mars 2021 2:54 Arts et culture

Garder les racines vivantes

  Photo : Courtoisie
Photo : Courtoisie
Mon terroir à nous

Florence Serré est l’auteure d’un nouvel ouvrage qui retrace l’histoire et les nombreuses traditions orales de l’Ontario français. Elle vient de publier à son compte Mon terroir à nous, un livre et un disque compact mettant en valeur l’héritage collectif des Franco-Ontariens.

Maintenant résidente d’Ottawa, Mme Serré est née dans le village de Desaulniers; une petite collectivité qui fait maintenant partie de la ville de Nipissing Ouest. Elle a œuvré en enseignement, en journalisme et en animation folklorique, culturelle et liturgique.

Mon terroir à nous est un récit qui remonte aux années 1940 à 1960. Dans son livre, l’écrivaine traite de plusieurs sujets et thèmes, dont la généalogie, le cheminement des ancêtres québécois vers l’Ontario, les influences sur la langue et l’émergence de chansons, d’émissions et de médias qui ont contribué à façonner la culture et les expressions franco-ontariennes. 

«J’étais en train d’écrire mes croquettes de vie — un petit peu comme toute ma vie, mais juste des petits snapshots, et des histoires courtes et je m’apercevais que je retournais à la terre, à des souvenirs d’enfance. Il y avait des mots du terroir qui sortaient. Je me suis toujours posé la question, comment ça se fait que nous, les francophones en Ontario, nous sommes arrivés ici?», raconte Mme Serré.

«De fil en aiguille, j’ai fait beaucoup de recherches. J’ai tout le recueil d’expressions et de mots. J’ai expliqué les influences qu’on a eues sur la langue. Les influences, il y en a eu beaucoup. Je vous donne dans mon livre les premières émissions de radio qu’on écoutait : Le Chapelet avec le cardinal Léger et La famille Plouffe. On se reconnaissait dans Séraphin, un homme et son péché à la radio», se souvient l’auteure.

«Il y a eu les chansons et, à ce moment-là, c’était surtout le country et la Bolduc. À l’école, notre professeur, le vendredi en après-midi après la récréation, s’était consacré à la bonne chanson. J’explique [c’est quoi] la bonne chanson et je pense que c’était un monsieur Joseph Beaulieu.»

Un engouement pour la préservation de l’histoire

Mme Serré est une personne passionnée par ses racines. Elle espère pouvoir partager le vécu de ses ancêtres avec une nouvelle génération de francophones qui veulent à leur tour en savoir davantage sur leurs racines. 

«Je trouve que la génération d’aujourd’hui a une soif de retourner aux sources. C’est très fort en Ontario présentement, le français. On veut garder notre langue. On est fier», affirme-t-elle.

«C’est à nous, la génération des années boomeur, de donner ça à la nouvelle génération qui veut connaitre. Je suis contente de passer le flambeau et de dire à cette génération nouvelle — mes neveux, mes nièces et mes enfants – voici comment ça s’est passé pour nous autres.»

«J’ai un amour de ma langue et de ma culture. Ma mère, c’est une femme forte dans le sens qu’elle était très motivée. Elle chantait en tout temps. Ces vieilles chansons-là, moi je voulais les conserver», dit Mme Serré.

«Mon père, il était défenseur de la langue, surtout avec le Règlement 17. Il s’est beaucoup battu pour le français dans les écoles. Il nous a transmis cette fierté de la langue et qu’il fallait se battre pour notre langue.»

Le livre Mon terroir à nous peut être commandé par téléphone au 613-698-3338 ou par courriel : serreflorence.1918@gmail.com.