Grâce à la passion de ses créateurs et l’aide de l’équipe informatique de l’Université Laurentienne, Le Langagier est maintenant facilement découvrable et accessible par internet pour ceux qui s’intéressent à l’origine des mots. Le Langagier est une ressource sur la langue française produite à Sudbury depuis 1993.
La pandémie a mis un frein à l’envoi par la poste de la version imprimée du Langagier. À ce moment, la liste d’envoi de la version électronique était petite et, bien qu’il était sur le site de l’Université Laurentienne, il était extrêmement difficile à dénicher.
«Il est alors apparu urgent d’offrir un accès simplifié au Langagier en le rendant interrogeable par moteur de recherche», affirme le rédacteur Pascal Sabourin. Pour lui, il était grand temps de passer à une meilleure accessibilité numérique pour assurer la diffusion. «Le langagier a fait appel aux Services informatiques de l’Université afin de réaliser l’indexation du contenu de chaque numéro», ajoute le cocréateur du Langagier.
Ainsi, en inscrivant simplement «le langagier» dans un moteur de recherche, le premier résultat vous amènera à la page de la publication sur le site de l’université. Une page qui contient un index des mots explorés au fil des ans, tous les numéros en format PDF et quelques liens utiles pour des recherches de mots en français. Vous pouvez aussi y laisser votre courriel pour le recevoir.
Pascal Sabourin suggère de télécharger l’index comme référence accessible directement sur son ordinateur afin de trouver si un mot qui nous intrigue y a été étudié et quand.
Né dans le Nord
L’idée de créer ce petit guide sur la langue est née lors d’une discussion entre Pascal Sabourin et Ali Reguigui, deux professeurs du département d’études françaises. Ils ont voulu créer une ressource ancrée dans le territoire et dans la langue dans le Nord de l’Ontario.
Le premier numéro est justement consacré à des mots en lien avec l’université. Par exemple : «Recteur vient évidemment de la tradition française (rector latin, qui signifiait littéralement “capitaine d’un navire”).»
Par hasard, le numéro de février parle du mot «variant», comme dans notre chronique du Nouveau mot hebdo du 24 février. M. Sabourin nous a d’ailleurs contactés après avoir vu cette chronique.
Pascal Sabourin n’est pas nécessairement un expert en étymologie, mais le domaine l’a toujours intéressé. «Pour répondre à des questions comme : “Pourquoi est-ce qu’on dit ça? Pourquoi le mot est formé comme ça? Est-ce qu’en anglais c’est pareil?”.»
Le Langagier a été conçu pour les francophones de l’université, mais l’intention n’a jamais été de limiter sa diffusion. Ainsi, il est envoyé, gratuitement, à ceux qui le demandent.
Il a la particularité d’être écrit en tenant compte du français nord-ontarien et de ses emprunts à la langue anglaise. «Quand tu regardes le grand portrait, tu ne peux pas condamner tout anglicisme. Toute langue qui n’emprunte pas à l’étranger stagne, ne se développe pas», avance M. Sabourin. Il est important d’observer les raisons de l’emprunt et son évolution par le «génie de la langue française».
Pascal Sabourin a travaillé pendant 42 ans à l’Université Laurentienne avant de prendre sa retraite en 2002. Il a été professeur et directeur au sein du département d’études françaises ainsi que doyen de la faculté des humanités dans les années 1980.
