Dolorès Bélanger est née en 1926 et a passé sa vie dans la région de Rayside-Balfour, principalement à Azilda. Une belle vie qui a demandé beaucoup de travail pour elle et son époux afin qu’ils puissent atteindre leur but premier : permettre à leurs enfants de s’instruire et de réaliser leurs rêves.
Mme Bélanger a, en fait, rédigé ses mémoires il y a quelques années, ce qui lui a permis de garder des choses en mémoire plus longtemps. Pas nécessairement pour les partager, plutôt comme une sorte de thérapie. Après le décès de son mari, Roméo, il y a une quinzaine d’années, une amie lui a confié qu’elle avait écrit son autobiographie pour l’aider à traverser son deuil. Dolorès Bélanger a décidé de suivre son conseil.
Elle se souvient de son enfance sur la ferme familiale pendant la grande dépression. «On était pauvre, mais on ne mourrait pas de faim», dit-elle. Malgré tout, elle a quitté l’école à 14 ans pour aller travailler au magasin général de Chelmsford avec un salaire de 12 $ par semaine.
Elle s’est mariée à 19 ans. Ils ont pu construire leur première maison à Azilda sur un terrain que les parents de Roméo leur donnent. Ils achètent plus tard la station-service voisine de leur maison et, après 14 ans chez Inco, Roméo quitte la compagnie minière pour travailler comme mécanicien dans le garage qu’il construit avec la station-service.
Ils travaillent sous la bannière White Rose — plus tard Shell — et ont un dépanneur. Ils travaillaient sept jours par semaine. «On ouvrait à 6 h du matin pour les travailleurs qui allaient à la mine et on fermait à 23 h, du lundi au samedi», raconte Dolorès Bélanger. Les heures d’ouverture étaient moins longues le dimanche par contre.
«On a fait ça pendant 35 ans.» Cependant, lorsque la route 35 a été construite et que les travailleurs ont arrêté de circuler dans le village, leur commerce n’était plus rentable. Alors ils l’ont converti en immeuble à appartement.
L’entreprise leur a permis de réaliser plusieurs objectifs. Trois de leurs six enfants ont pu s’instruire et suivre leur rêve. Ils se sont fait construire un chalet sur le bord du lac Whitewater sur un terrain que les parents de Roméo leur avaient donné.
En santé
À 95 ans, Mme Bélanger est fière d’être encore capable de vivre seule à la Place Champlain — Roméo est d’ailleurs un des fondateurs et anciens présidents. Elle est tout aussi heureuse d’avoir pu rencontrer son arrière-arrière-petits-fils. La famille compte effectivement cinq générations avec elle, Carmen, Michel, Stéphane et Jason.
Elle a de l’aide quotidienne. Mais elle prend encore ses petites marches quotidiennes dans le long couloir de la Place Champlain. Elle ne peut plus en faire autant d’exercice qu’avant, mais elle aimait beaucoup faire du yoga. «Je suis bien installé dans mon petit chez-moi.» Elle compte bien y rester aussi longtemps qu’elle en sera capable.
Une de ses nièces vient l’aider à cuisiner une fois de temps en temps. Mme Bélanger a toujours attaché beaucoup d’importance à l’alimentation.