Plus tôt cette année, l’heure des comptes a implacablement sonné pour l’Université Laurentienne, la plus grande université du Nord de l’Ontario. Le choix qui s’est imposé à nous était clair : fermer les portes ou prendre la voie de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC) afin de sauver l’Université. Nous savions que le chemin serait difficile et que bien des membres de notre famille à la Laurentienne seraient touchés. L’Université Laurentienne a décidé d’invoquer la LACC, ce qui lui a permis de restructurer ses activités universitaires et opérationnelles afin de s’assurer un avenir viable et durable.
C’est donc dans des circonstances difficiles qu’au cours des trois derniers mois, en collaboration avec nos partenaires syndicaux, avec le Sénat et d’autres groupes touchés, nous avons élaboré un plan qui jette les bases de la Laurentienne de l’avenir. Nous nous sommes entendus sur l’adoption de nouvelles conventions collectives ou sur la modification des conventions existantes, tant pour le personnel que pour le corps professoral, nous avons restructuré des programmes d’enseignement sous l’égide de notre Sénat, nous avons apporté les changements nécessaires à notre régime de retraite et avons modifié nos liens avec les universités fédérées afin de consolider notre structure et de nous garantir un avenir.
Tout au long de ce processus, nous nous sommes efforcés de réduire au minimum les répercussions sur les étudiants, mais nous avons conscience que nombre d’entre eux ont été touchés de diverses façons. La fermeture nécessaire d’environ 39 % de nos programmes de premier cycle a touché directement moins de 8 % des étudiants de ce niveau inscrits à la Laurentienne. Nous avons accompagné chacun d’eux et sommes déterminés à trouver des solutions pour que tous puissent obtenir leur diplôme. Nous avons dû nous séparer de professeurs et de chercheurs talentueux et engagés, engagés qui, malgré tout, ont encadré et appuyé leurs étudiants jusqu’à la fin de leur année académique.
Désormais tous nos efforts sont résolument axés sur l’avenir, sur ce qui vient à partir de maintenant, sur l’édification du futur. Nous voulons d’abord et avant tout que les sacrifices de tant d’acteurs ne soient pas vains. Nous voulons continuer d’exceller dans l’exécution de notre mandat qui est d’éduquer les acteurs de nos communautés.
Nous demeurons profondément engagés envers notre mandat bilingue et triculturel. Nous continuerons d’offrir d’excellents programmes en français et en anglais, tout en appliquant une démarche pédagogique globale en matière d’études autochtones. Et nous continuerons de célébrer notre francophonie et de travailler dans le sens de la réconciliation.
Nous continuerons de prouver que nous sommes une université de choix pour les étudiants du Nord et du Moyen-Nord de l’Ontario, et d’ailleurs.
À tous les apprenants de première génération du Nord, aux étudiants francophones et autochtones, à toutes celles et à tous ceux qui vivent dans des régions éloignées ou qui sont confrontés à des défis de société, aux enfants et aux petits-enfants de près de 70 000 anciens étudiants et à toutes les personnes qui décident de poursuivre des études supérieures, l’Université Laurentienne entend continuer d’offrir des parcours postsecondaires valables.
Nous continuerons de contribuer à l’édification de Sudbury et du Nord de l’Ontario, d’investir dans notre population et dans nos compétences et d’instiller un sentiment de fierté envers nos communautés, notre histoire et notre conviction dans un avenir meilleur.
Les universités doivent survivre plus longtemps que le génie et le talent des intellectuels, des artisans du changement et des leadeurs de la pensée sur les épaules desquels ces établissements sont bâtits. L’Université Laurentienne, qui sert le Nord depuis plus de six décennies, est en train d’apporter les changements qui lui permettront de servir la communauté durant les soixante prochaines années.