Dans le plan de déconfinement dévoilé le 20 mai, le gouvernement de l’Ontario a annoncé la réouverture de plusieurs infrastructures récréatives le 22 mai. Parmi celles-ci, les terrains de golf. Ça fait maintenant plus d’un mois que les terrains de golf coupent le gazon sans accueillir de joueurs. Cette réouverture est réclamée depuis des semaines par les propriétaires.
L’Association de golf du nord de l’Ontario (AGNO), qui représente 30 terrains sur son territoire, a envoyé une lettre à la Fédération des municipalités du Nord de l’Ontario dans l’espoir d’obtenir l’appui des communautés pour convaincre la province à revoir sa position. Une réponse n’avait pas été reçue en date du mardi 11 mai.
Les clubs se tournent les pouces
À Kapuskasing, plus d’un mois de la saison s’est écoulé et aucun joueur n’a pu marcher sur le parcours de neuf trous situé en bordure de la route 11. Le vice-président de l’AGNO et directeur général du Club de golf de Kapuskasing, André Robichaud, n’en peut plus d’entendre les mêmes réponses semaine après semaine.
«On n’est pas surpris et on est frustré, confirme le gérant. La grande phrase à retenir [du point de presse] c’est que [Doug Ford] espère qu’on puisse recommencer à faire des activités récréatives dehors d’ici le 2 juin. La porte n’est pas ouverte encore et ça ne nous donne pas grand espoir pour la suite.»
Depuis la suspension du golf, tous les terrains s’attardent à l’entretien de leur parcours, mais la liste de travaux à compléter commence à rapetisser. M. Robichaud constate que le temps perdu commence à faire des dégâts.
«C’est dommage, on a des membres âgés de 6 ans jusqu’à 85 ans au club de golf et eux souffrent comme c’est là, relate-t-il. Surtout nos golfeurs, nos membres qui ont 60 ans et plus qui ont été embarrés tout l’hiver qui veulent venir jouer et faire de l’activité physique. On les empêche de prendre une marche avec leurs bâtons. Ce n’est pas plaisant à voir.»

Le club de golf de Kapuskasing se préparait pour sa plus grosse saison en plus de dix ans, ayant déjà récolté plus de 265 adhésions pour l’année 2021. Si ce n’était pas des restrictions provinciales, M. Robichaud s’attendait à atteindre le plateau des 350 membres.
Il croit que «les groupes comme We Are Golf et les associations de golf continueront de mettre de la pression sur le gouvernement, mais je pense qu’avec la décision [du 13 mai], c’est clair que la porte est fermée au moins jusqu’au 2 juin.»
Pour l’instant, les tournois de plusieurs clubs prévus cet été, dont la 50e édition de l’Invitation Bob Young de Kapuskasing, sont toujours prévus à l’horaire.
Une question de survie
Le président de l’AGNO, Archie Bérubé, a écrit dans sa lettre ouverte publiée le vendredi 7 mai que «la survie d’une industrie qui contribue grandement à la santé et l’économie du Nord de l’Ontario est en jeu si les terrains de golf demeurent fermés.»
D’après l’Association, «les restrictions doivent être éliminées parce que nous avons prouvé que le golf est une activité sécuritaire durant une pandémie».
L’AGNO fait valoir que 20 millions de rondes de golf ont été jouées à l’échelle canadienne l’an dernier et aucune éclosion rapportée n’avait de lien avec ce sport.
Alors que la lettre était en route, Golf Ontario et l’Association nationale des propriétaires de terrain de golf ont lancé une campagne surnommée «Let us Play» (Laissez-nous jouer) afin de presser le premier ministre ontarien Doug Ford d’écouter les statistiques.
Archie Bérubé rappelle que «l’Alliance nationale des associations de golf a travaillé avec la province de l’Ontario pour développer et mettre des protocoles en place en 2020 afin d’assurer la sécurité de tous».
Golf Ontario a depuis réagi, le jeudi 13 mai, à la suite de la prolongation des mesures sanitaires. Les partenaires de l’organisme se disent «déçus d’apprendre que le confinement sera prolongé».
«Depuis le 17 avril, la communauté du golf a participé à de nombreuses rencontres avec le gouvernement et des députés provinciaux pour clairement communiquer que le golf n’aurait jamais dû être fermé, disent-ils. [Golf Ontario] se range du côté des experts et des élus qui réclament la réouverture des activités extérieures, ce qui aura un impact positif sur la santé mentale et physique des Ontariens.»