le Dimanche 2 avril 2023
le Mercredi 23 juin 2021 14:47 Éditorial

21 juin, journée importante

Le Centre national de Arts a projeté des images créées par l'artiste Métis Christi Belcourt lors de la Journée nationale des peuples autochtones en 2018. — Photo : Shutterstock Paul McKinnon
Le Centre national de Arts a projeté des images créées par l'artiste Métis Christi Belcourt lors de la Journée nationale des peuples autochtones en 2018.
Photo : Shutterstock Paul McKinnon

Le lundi 21 juin, le Canada célébrait la Journée nationale des peuples autochtones. C’est une fête nationale assez jeune qui n’a été promulguée qu’en 1996. Elle n’est fériée qu’au Yukon. C’est peut-être cette nouveauté qui explique pourquoi cette Journée passe assez inaperçue chez la plupart des Canadiens. 

C’est triste.

C’est triste parce que tous les Canadiens, autant les autochtones que les citoyens issus de l’immigration depuis le XVIe siècle, auraient avantage à mieux se connaitre et à partager leur expérience sur ce merveilleux territoire qu’est le Canada. Notre histoire commune démontre cependant que ce partage est difficile. 

Comme dans tous les pays colonisés par les Européens, notre système d’éducation proposait jusqu’à tout récemment des livres d’Histoire qui mettaient l’accent sur la supposée «sauvagerie» des autochtones. On n’a qu’à penser aux guerres iroquoises que nous avons étudiées au primaire. Même les élèves autochtones étaient soumis à cette propagande. Mais, de retour dans leur famille, ces jeunes autochtones apprenaient les légendes de leurs ancêtres et les malheurs de la colonisation. À ce dernier chapitre, ils ont le choix des horreurs. On n’a qu’à penser aux pensionnats autochtones ou aux meurtres et disparitions de femmes autochtones.

Ces récits parfaitement divergents sont la base d’un clivage que nous devons combler. Depuis quelques décennies, nos gouvernements et nos leadeurs autochtones travaillent à réconcilier ces deux visions de notre histoire commune. Comme nous pouvons le constater, c’est un travail difficile qui prendra plusieurs années. 

Cette Journée nationale des peuples autochtones devrait nous rappeler que nous avons tous un rôle à jouer dans cette réconciliation. Commençons par tenter de cerner les préjugés que nous abritons et tentons de nous en débarrasser. C’est le premier pas.

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Le 21 juin marque aussi le début de l’été. Tout comme l’an dernier, les beaux jours coïncident avec une diminution appréciable des ravages causés par la pandémie de COVID-19. Comme l’an dernier, les gouvernements assouplissent les mesures sanitaires mises en place pour contrer la propagation de ce virus de malheur. 

Déjà nous pouvons voir plus de personnes et nous pouvons profiter du beau temps sur la terrasse d’un café. Bientôt nous pourrons même savourer un bon repas dans un restaurant et voyager. Et qui sait, il y aura peut-être des concerts et autres divertissements publics. 

Tout ça dépend bien sûr du succès de la campagne de vaccination qui se déroule présentement de façon accélérée. Cette campagne est en fait une course contre les nouveaux variants de ce coronavirus et tout n’est donc pas gagné.

Souvenons-nous que, l’an dernier, le déconfinement a mené à des débordements dangereux, comme de grands rassemblements dans des parcs et sur des plages sans masque et sans distanciation. Même complètement vaccinés, nous devons rester prudents. Les experts craignent toujours une quatrième vague de COVID. C’est la façon dont nous agirons cet été qui décidera de son ampleur. 

Bon été.