Après que les CD soient devenus la norme à la fin des années 1980, les disques vinyle semblaient appartenir au passé… Jusqu’à ce que ce ne soit plus le cas! Aujourd’hui, les artistes comme les acheteurs semblent vouloir revenir à ce format. Les employés des magasins de disques de vinyle disent remarquer cette tendance.
Dans un monde où le streaming musical (Spotify, YouTube, Apple Music) est non négociable et en croissance constante — 83 % des revenus de l’industrie musicale —, les copies physiques et même les copies numériques ne sont plus aussi populaires qu’elles l’étaient auparavant. Alors que les ventes de disques compacts et de copies numériques diminuent, les ventes de disques en streaming et vinyle augmentent. Cela soulève juste la question : que se passe-t-il?
Le propriétaire de Cosmic Dave’s Vinyl Emporium, Mark Browning, a quelques idées. «Ma théorie est que la génération du millénaire a grandi avec de la musique MP3 en streaming et téléchargement. Ça manque de caractère et c’est d’une qualité sonore extrêmement faible. Entendre du vinyle en comparaison est une grande amélioration. Les CD ont un très bon son, mais personne ne les a vraiment écoutés avant l’âge de 40 ans! L’élément tactile du vinyle est aussi l’attrait — vous pouvez le toucher, le tenir dans vos mains et votre copie est très personnelle. C’est le même attrait qu’ils ont toujours eu depuis les années 1960», explique-t-il.

Le propriétaire du magasin de disques vinyle reconnait que la majorité de sa clientèle est d’un jeune âge. «Ça varie vraiment, mais la plupart ont entre 13 et 60 ans.»
«Il y a un genre de déconnexion qui se passe des CD. Les plus jeunes n’ont tout simplement pas grandi avec eux et il n’y a donc aucun lien. Vous ne pouvez pas les écouter sur votre téléphone et la plupart des gens n’ont plus de chaine stéréo avec un lecteur CD. Les voitures ne sont même plus livrées avec. Étonnamment, comme les 8 pistes et les cassettes avant eux, les CD sont finis. Cela dit, la cassette connait un peu une résurgence rétro, mais je pense que c’est une tendance de courte durée contrairement au vinyle. La cassette n’a jamais été un bon format, plus une commodité qu’un choix sonore», souligne-t-il.
Pour l’auteur-compositeur-interprète Édouard Landry, vendre des albums sous format vinyle a une place spéciale dans son cœur. Son album Be Here Now est son troisième pour lequel il a imprimé des copies vinyle. «Mon rêve numéro un était de produire un album. Ensuite, peut-être un jour d’avoir un album sur vinyle. Je trouve que c’est plus permanent. C’est tangible et c’est un peu un souvenir pour ceux qui s’en procurent. On y met les paroles et puis il y a plus de photos et de graphisme», explique l’artiste.