Sudbury, le 20 juillet, 2021
L’Honorable Stephen Lecce Ministre de l’éducation 438 Avenue University, 5e étage Toronto, Ontario M7A 1N3
Monsieur le Ministre,
Face aux conséquences désastreuses de la procédure de la LACC mise en place à la Laurentian University, processus qui a mené à la fermeture et à la réduction d’un nombre important de programmes universitaires essentiels, plusieurs groupes se sont mobilisés dans la communauté du Grand Sudbury. Au cours des derniers mois, des représentants de Save our Sudbury, de la Coalition nord-ontarienne pour une université de langue française à Sudbury et des leaders des communautés autochtones locales ont formé le Comité triculturel pour l’éducation universitaire à Sudbury afin d’amorcer une conversation triculturelle et soutenir les différentes communautés touchées par les coupes à la Laurentian University.
Le 17 juin, le gouvernement de l’Ontario annonçait un investissement de 12 millions de dollars au cours des quatre prochaines années pour développer une stratégie provinciale visant le recrutement, la formation et la rétention d’un plus grand nombre d’enseignantes et d’enseignants de langue française. Il est prévu que cette somme soit partagée entre trois établissements, soit l’Université d’Ottawa, l’Université de l’Ontario français et Laurentian University. Nous accueillons très favorablement cette initiative, qui répond à une grave pénurie d’enseignantes et d’enseignants francophones qualifiés partout en province, incluant le nord de l’Ontario. Cependant, le comité triculturel est préoccupé par le fait que Laurentian University, une université qui a perdu la confiance de la communauté francophone en sabrant 28 programmes d’études en français et en licenciant un nombre important de professeurs et d’employés liés à ces programmes, ait été identifiée comme une des destinataires de ce financement. Surtout que, parmi les coupes, figurent des programmes qui sont essentiels à l’obtention d’un diplôme de l’École des sciences de l’éducation, dont les programmes d’histoire, de géographie et d’études françaises. Programmes sans lesquels il n’est plus possible de compléter les exigences du diplôme en éducation à la Laurentian.
Dans ce contexte, il est essentiel que tout financement destiné à l’éducation postsecondaire en français dans le Grand Sudbury soit plutôt accordé à l’Université de Sudbury, une institution engagée dans la création d’une université par, pour et avec les francophones du Moyen-Nord, projet qui a le soutien de toute la communauté. Afin de respecter la volonté de la communauté francophone, les programmes en éducation, ainsi que l’ensemble de la programmation en français toujours offerte par la Laurentian devraient être immédiatement transférés vers
l’université de Sudbury, y compris tout financement, actuel ou proposé, qui y est associé.
Nous réaffirmons que Laurentian University n’a plus la légitimité d’offrir des services aux francophones et d’offrir des programmes en français. Dans ce contexte, nous vous invitons à reconnaître et à soutenir la volonté de la communauté francophone de se doter d’une université autonome, par, pour et avec les francophones.
Sincères salutations,
Pour le Comité triculturel pour l’éducation universitaire à Sudbury (en ordre alphabétique),
Monique Beaudoin
Christopher Duncanson-Hales
Scott Florence
Amélie Hien
David Leadbeater
Laurie McGauley
Michèle Minor Corriveau
Will Morin
Marie-Pierre Proulx
Reuben Roth
Denise Truax