le Samedi 25 mars 2023
le Samedi 31 juillet 2021 12:23 Arts et culture

Attendre dix ans pour un mariage

  Photos : Courtoisie
Photos : Courtoisie
Mabel pis Wade

Mabel et Wade sont nés il y a environ 10 ans dans la «ferme de clowns» sur l’ile Manitoulin. Ces 10 premières années de leur vie se sont déroulées sans contact avec le monde extérieur, puisque leurs parents avaient trop peu de temps pour s’occuper d’eux. Finalement, la pandémie leur a permis de sortir de l’ombre alors qu’ils ont fait leur première apparition publique pour le spectacle en ligne Le Cabaret de la Bibitte. La prochaine étape de leur vie se déroulera au festival de théâtre Fringe North de Sault-Ste-Marie en aout.

Les clowns Mabel et Wade sont en fait les créations de Ryan Demers-Lafrenière et de Natalie Lalonde. Ils ont créé les personnages lors d’un séjour au Manitoulin Conservatory for Creation and Performance. Mis de côté pendant des années par manque de temps, la pandémie a permis aux deux amis de les sortir des boules à mites afin d’explorer les possibilités du couple de clowns.

Dans leur première apparition lors du Cabaret de la Bibitte (25 juin), Mabel et Wade se sont mariés et ont fait leur voyage de noces vers la lune. Le numéro enregistré pour Fringe North s’intitule Lune, Le Beginning, et suivra la même trame, mais sera plus long — presque 30 minutes — et plus élaboré. «On espère que ça clarifie un peu plus les choses», précise Natalie Lalonde.

«Mabel et Wade sont vraiment venus avec cette évolution-ci du spectacle.» Natalie Lalonde qualifie le numéro de «prequel», parce qu’il vient en fait avant l’histoire du spectacle qu’ils ont conçu il y a 10 ans, mais qu’ils n’ont jamais présenté. Ils espèrent en fait bientôt pouvoir monter leur idée originale. 

«On s’était dit à l’époque qu’on n’avait pas les ressources nécessaires pour construire le décor; parce qu’on voit quelque chose de quand même assez big», ajoute Ryan Demers-Lafrenière. À suivre…

Pour leur participation à Fringe North, ils ne se sont pas contentés de faire une pièce de théâtre devant une caméra. «C’est devenu quasiment plus un truc cinématographique», dit Ryan Demers-Lafrenière. Le plus gros défi a été de conserver l’essence du clown à travers la lentille, ajoute-t-il. Il croit y être arrivé avec des angles différents réalisés à l’aide de «selfie-stick», par exemple.

Le numéro est bilingue, mais Ryan Demers-Lafrenière dévoile qu’il y a un personnage unilingue anglophone; une intelligence artificielle qui ne parle pas français, mais qui le comprend… à moitié.

Le bénéfice d’attendre

Si Mabel et Wade ont été mis de côté pendant si longtemps, c’est parce que Ryan Demers-Lafrenière et de Natalie Lalonde avaient beaucoup d’autres projets à réaliser. Parfois ensemble, parfois non. 

Mais ils ne regrettent pas d’avoir dû attendre. Les autres projets ont alimenté la nouvelle production. «Je suis tellement content qu’on ait attendu parce qu’on a tellement vécu dans les derniers 10 ans ensemble», révèle M. Demers-Lafrenière.

Les deux sont d’excellents amis depuis l’université et sont restés proches. Ils sont animateurs culturels au Conseil scolaire public du Grand Nord de l’Ontario. Ils avaient créé la première pièce de théâtre pour ados avec La Slague — À tout prix — et aidé la production de la deuxième.

Photos : Courtoisie

Ces expériences-là avec des jeunes ont aussi eu un impact sur leur conception du théâtre. «Ça été tellement un privilège de travailler avec ces jeunes-là. On pense souvent à eux autres. Toutes ces expériences-là, ça fait en sorte qu’on est qui on est aujourd’hui et qu’on travaille comme ça», raconte M. Demers-Lafrenière. 

D’ailleurs, des morceaux du décor d’À tout prix se retrouvent dans celui de Mabel pis Wade. Sorte d’Easter egg. Et il y en a d’autres dévoilent-ils.

Les dates est heures de diffusion de Lune, Le Beginning, sont maintenant connues. Il y a une représentation par jour du 19 au 22 aout à des heures variées. Pour les billets, visitez le https://fringenorth.tickit.ca/events/12699-lune. La production est présentée selon la formule «paye-c’que-tu-peux».