Même si son histoire se déroule en France, le film Hors normes cadre très bien dans le combat actuel des familles ontariennes d’enfants autistes. Parents découragés, services insuffisants, cas graves qui ne trouvent pas leur place… Le désespoir mais aussi l’espoir sont au centre du récit. Le film français fait partie de la programmation d’aout du Sudbury Indie Cinema.
On y suit le travail de deux organismes, dont La voix des justes et son directeur/fondateur, Bruno Haroche, joué par Vincent Cassel. Depuis plusieurs années, Bruno accueille des enfants autistes, des cas lourds que les institutions accréditées par le gouvernement refusent. Il leur trouve un endroit où vivre et tente d’améliorer leur qualité de vie. Son travail est cependant menacé par le gouvernement qui est inquiet des risques de laisser opérer ce genre d’organisme sans accréditation et sans surveillance.
Le film démontre le travail essentiel mais ingrat réalisé par ce genre de bienfaiteur en France. Un véritable travail humanitaire, un besoin essentiel pour des familles à court de ressources que le système refuse d’aider. Ce désespoir, le film le met à l’avant-plan.
Les vraies vedettes, ce sont les enfants autistes qui jouent dans le film. Effectivement, l’équipe de production a travaillé en amont pendant des mois pour trouver des autistes qui voudraient participer et leur laisser le temps de s’acclimater au plateau de tournage. Ceci donne une authenticité exceptionnelle au film et aux propos qu’il aborde et crée une œuvre d’autant plus charmante.
Autour de ces enfants, on explore aussi la vie de ceux qui prennent soin d’eux. La mission prend toute la place dans la vie de Bruno et il n’arrive pas à rester assis plus que quelques minutes lors d’un rendez-vous galant.
On apprend aussi à connaitre les jeunes «référents», des jeunes des quartiers défavorisés qui sont recrutés par La voix des justes et un autre organisme pour prendre soin des enfants. Les émotions ne sont pas aussi marquantes dans ces segments, mais ceux-ci aident à ancrer le film dans la réalité.
Le film écrit et réalisé par Olivier Nakache et Éric Toledano est inspiré par le travail de vrais organismes du genre. Les autistes et les référents qui jouent dans le film en sont d’ailleurs issus.
Ce long métrage de près de deux heures vaut la peine d’être vu. Si vous avez des enfants qui ont des difficultés d’apprentissage ou des problèmes de santé mentale, vous serez aspirés par les émotions et l’espoir qu’entrainent les petites victoires. Sinon, vous comprendrez un peu mieux la détresse exprimée par les familles ontariennes depuis quelques années.
Sudbury Indie Cinema a repris ses activités en salle en aout. Hors normes (2019) sera présenté les 13, 14, 15, 17 et 26 aout. (https://www.sudburyindiecinema.com/)