Pierre Riopel est le récipiendaire du Prix de la francophonie 2021 de l’Association canadienne-française de l’Ontario (ACFO) du grand Sudbury. Le prix a été remis, comme chaque année, le 25 septembre.
M. Riopel est entre autres reconnu cette année pour le travail effectué dans le dossier de l’éducation postsecondaire. Il était le président du conseil des régents de l’Université de Sudbury — maintenant le conseil de gouvernance — au moment où celui-ci a décidé de transformer l’établissement en université laïque par et pour les francophones. «Pour moi, ça, c’est prendre de la place. C’est pour dire bonjour, on est là et on est fidèles à nous même.»
Il a passé de nombreuses heures — sans être payé — à gérer cette transition et les changements imposés par la dissolution de la Fédération de l’Université Laurentienne.
«Je suis très fier d’être reconnu pour mon engagement communautaire. […] Je suis vraiment touché», dit Pierre Riopel au Voyageur. Il a toujours vécu avec la volonté d’aider les autres, en particulier la communauté francophone. «Je voulais vraiment aider le quotidien des autres», souligne-t-il.
L’enseignant a eu une longue carrière en éducation et a porté de nombreux chapeaux au fil des années. En gravissant les échelons d’enseignant en salle de classe en 1988 à directeur et surintendant d’école, il est finalement devenu directeur de l’éducation du Conseil scolaire public du Grand Nord de l’Ontario (CSPGNO) de 2010 à 2013 et président du Collège Boréal de 2013 à 2016. Il est à la retraite depuis.
Il s’est vite rendu compte après avoir commencé sa carrière en éducation que c’était la voie parfaite à suivre pour faire une réelle différence au sein de la communauté francophone. Il voulait toujours «améliorer notre quotidien, de façon plus professionnelle. […] L’éducation est l’arme la plus puissante qu’on a pour changer le monde. On veut changer le monde ainsi que d’améliorer ce monde», explique-t-il.
Pierre Riopel a aussi été membre et parfois président de plusieurs conseils d’administration d’organismes communautaires. Comme le Comité consultatif provincial sur les affaires francophones de l’Ontario, l’Institut des politiques du Nord, la Société historique du Nouvel-Ontario, le Centre de santé communautaire de Sudbury-Est et le Centre franco-ontarien de folklore.
«J’ai toujours pensé, “Qu’est-ce que je peux faire pour faire avancer la communauté francophone?”, pour qu’on puisse prendre de la place qui va nous revenir», dit-il.
Seconde nature
Il dit avoir été inspiré par son père et sa mère qui avaient à cœur les valeurs d’engagement communautaire et de contribution à la vitalité de la communauté francophone. Son père était également un ancien directeur d’école. «La pomme n’est pas tombée très loin de l’arbre! Ils étaient très engagés», dit-il en riant.
Lors de son discours, il a fait part de son désir de voir de plus en plus de jeunes prendre leur place dans les dossiers chauds de la francophonie. Pour qu’ils aient du succès, il a trois conseils. Premièrement, mettre son leadeurship et son engagement au service de la communauté franco-ontarienne. Deuxièmement, que les leadeurs plus expérimentés les aident à prendre cette place. Troisièmement, d’être fidèle à soi-même.
Un pas à la fois
Il a vu l’occasion de gravir les échelons de l’éducation comme une chance d’atteindre plus d’enfants et avoir un impact plus large. «Quand j’étais enseignant, j’influençais vraiment ma salle de classe. Ces 25 jeunes-là que je voyais tous les jours», explique-t-il.
Même en tant que directeur de l’éducation du CSPGNO, l’élève restait au centre de ses décisions. «J’avais une collègue qui me disait souvent : “moi, tous les jours, je suis enseignante, même si j’ai un poste de surintendance ou de direction de l’éducation” et je me suis dit : “wow, j’aime ça”. Et vraiment, c’était toujours la façon dont j’ai fonctionné.»
Même à la retraite, Pierre Riopel passe un peu plus de temps avec sa famille et à se détendre, mais il n’arrête pas son bénévolat et son engagement communautaire. «Je ne veux pas arrêter de connaitre des choses, je veux continuer.» L’éducateur a passé beaucoup de son temps dans le Grand Sudbury, Vallée Est et la Rivière des Français.