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le Samedi 27 novembre 2021 5:12 Éducation

Un peu plus de français pour le TDAH

Dans la première vidéo du CADDAC, Samuel explique à son ami Tom comment son TDAH influence ses actions. — Image : Capture d’écran
Dans la première vidéo du CADDAC, Samuel explique à son ami Tom comment son TDAH influence ses actions.
Image : Capture d’écran
Un peu plus de français pour le TDAH
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Le Centre de sensibilisation du TDAH Canada (CADDAC) fait des démarches depuis le mois de mars pour augmenter son catalogue de ressources en français au sujet de cette condition neurologique atypique. Le dernier outil en liste est une série de vidéos animées qui explique le TDAH aux enfants.

Cette poussée pour le français correspond à l’arrivée en poste d’une francophone comme navigatrice de ressource sur le Trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), Annie Desrochers. Depuis son arrivée, le site web a été refait — il reste tout de même des ajustements à faire — et en bonne partie traduit et de plus en plus de documents et de webinaires sont traduits et offerts en français. Le prochain atelier sur la gestion des émotions sera offert en ligne le 25 novembre.

Même s’ils avancent à petits pas, leurs outils sont presque les seuls adaptés pour les Canadiens de langue française hors Québec. Annie Desrochers a pu constater la rareté de ces informations en 2005, lorsqu’elle a commencé à en chercher pour ses enfants. 

«On essaie de trouver autant d’informations canadiennes que possible», dit-elle. Puisque les services offerts dans les écoles des États-Unis ou de la France, par exemple, ne sont pas les mêmes qu’au Canada.

Tout de même, selon des témoignages anecdotiques entendus par Mme Desrochers, les conseils scolaires et les écoles francophones de l’Ontario semblent souvent plus au fait du TDAH et des besoins des enfants qui en sont atteints.

Vidéo par et pour les enfants

André Brisson et Geneviève Bilodeau ont traduit une série de trois vidéos d’animation produites en 2019 par le CADDAC. Les voix sont clairement franco-ontariennes, ce qui permet aux jeunes francophones en milieu minoritaire de s’y reconnaitre plus facilement. 

Dans la première vidéo, Samuel, un garçon qui a un TDAH, explique à son ami comment le manque de contrôle qu’il a sur certaines pensées et émotions affecte sa vie. Dans la deuxième, Samuel parle avec son père, qui lui aussi doit gérer son TDAH au bureau. Dans la troisième, la grande sœur de Samuel essaie de l’aider avec ses devoirs en lui expliquant comment elle a travaillé pour surpasser les limites imposées par son TDAH.

Annie Desrochers espère surtout que les écoles utilisent les vidéos qui ont comme public cible les enfants autour de la 5e année. «Cette vidéo peut aider les enfants à côté de l’enfant qui a un TDAH à se dire : “Ah, je comprends maintenant”. Pour reconnaitre que les choses que l’enfant qui a le TDAH fait sont souvent hors de son contrôle.» 

La page web contenant les vidéos a un lien vers un cahier de ressources. «C’est un outil pour pouvoir montrer aux enseignants [et aux parents] comment utiliser les vidéos», dit Mme  Desrochers. 

«Le TDAH est réel»

Les vidéos relèvent le défi de présenter des informations médicales complexes dans un langage facile à comprendre pour des enfants. 

Le Trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité est mieux défini seulement depuis une vingtaine d’années. Il est de plus en plus courant de croiser un adulte qui vient d’avoir un diagnostic parce qu’il s’est reconnu dans son enfant qui vient d’avoir le sien.

Chaque enfant avec un TDAH est affecté différemment. Ils peuvent avoir de la difficulté à se concentrer sur les choses qu’ils trouvent ennuyeuses, mais devenir hyperconcentré pour les activités qu’ils aiment. Ils sont facilement distraits par des stimuli extérieurs et peuvent être plus ou moins impulsifs. Plus jeune, leur frustration peut s’exprimer par des crises de colère. Ils ont aussi plus de difficulté à reconnaitre les expressions du visage et le langage non verbal.

Le CADDAC existe officiellement depuis 2006 et a été fondé par Heidi Bernhardt, qui a voulu améliorer la connaissance de la condition après avoir vu plusieurs professionnels pendant 3 ans et demi avant d’avoir le bon diagnostic pour son fils. Tandis que le CADDAC s’occupe de la sensibilisation dans la population, l’Alliance canadienne de recherche sur le TDAH (CADDRA) s’occupe de la sensibilisation des professionnels de la santé.