le Mercredi 29 mars 2023
le Mercredi 9 février 2022 10:45 | mis à jour le 9 février 2022 11:33 Éditorial

Perturbateurs et conservateurs

Les manifestants qui attendait le convoie à North Bay 28 janvier 2022. — Photo : Archives
Les manifestants qui attendait le convoie à North Bay 28 janvier 2022.
Photo : Archives
Éditorial — L’actualité de la dernière semaine a été assez chargée, mais deux sujets retiennent notre attention. Comment ne pas commenter encore une fois le convoi de camions mené par des anti-n’importe quoi à Ottawa et ailleurs au pays? Et comment ne pas faire le lien entre cette insurrection et le choc que connait présentement le Parti conservateur du Canada?

Commençons par le plus dérangeant, le convoi de camions qui, non content de perturber le centre-ville de la capitale nationale, s’est maintenant essaimé dans certaines capitales provinciales. Premièrement, soyons clairs, ce convoi n’a plus grand-chose à voir avec le 10 pour cent de camionneurs non vaccinés. C’est maintenant une occupation de nos capitales par des nihilistes qui ne comprennent même pas comment fonctionne une démocratie constitutionnelle. Ils sont contre les vaccins, les mesures de santé publique, les gouvernements…

Les manifestations / occupations que nous vivons présentement ont été en bonne partie planifiées, financées et dirigées par des agitateurs de la droite dure, xénophobe et raciste. Ce n’est pas par hasard que nous y voyons des drapeaux confédérés et nazis ainsi que des slogans vulgaires. C’est leur modus opérandi. 

La question maintenant, c’est comment nous en débarrassons-nous? Et pas seulement des convois du Flu Trux Klan, mais des marionnettistes qui tirent les ficelles.

Il faut d’abord que les autorités gouvernementales et policières forcent les camionneurs et leurs supporteurs à déguerpir. Comme on dit aux enfants turbulents; assez, c’est assez! 

Il faut ensuite que les autorités légitimes fassent porter la responsabilité financière de ces dégâts par les organisateurs de cette tentative d’insurrection. Déjà, les citoyens du centre-ville d’Ottawa ont entamé des poursuites. Espérons que les organisateurs seront durement frappés financièrement et de façon pénale. Certains diront que de telles mesures de représailles ne feront que confirmer ces agitateurs dans leur négativisme. Mais on s’en fiche, ce n’est pas en étant gentils avec eux qu’on va changer leur façon de penser.

Depuis une semaine, la scission gauche-droite au sein du Parti conservateur du Canada a éclaté en plein jour. Soixante-treize députés conservateurs ont voté pour démettre Erin O’Toole de son poste de chef du parti. Seulement 45 députés l’ont appuyé. On reprochait à M. O’Toole de s’être présenté à la chefferie en tant que partisan de la droite du parti et de s’être ensuite rapproché du centre lors de la dernière élection. 

Le vote a déjà eu des effets dans les rangs des conservateurs. Le sénateur du Nunavut, Dennis Patterson, a quitté le caucus conservateur du Sénat et le lieutenant québécois du parti à la Chambre des Communes, Alain Rayes, a démissionné de son poste. Il affirme vouloir appuyer un candidat à la chefferie qui respectera les valeurs d’inclusion.

Pour l’instant, on ne voit pas qui Rayes pourra appuyer. Pierre Poilièvre est le seul député à avoir annoncé qu’il brigue la chefferie. Et c’est loin d’être un député du centre. C’est un des députés qui appuient le Flu Trux Klan.