Dans le cadre de la Semaine de la protection des données et de la Journée internationale de la protection des données personnelles, célébrée le 28 janvier, la commissaire à l’information et à la protection de la vie privée de l’Ontario, Patricia Kosseim, a animé une webémission sur les enfants et les jeunes dans un monde numérique. La conférence avait pour but d’échanger des mesures à prendre pour défendre les droits des enfants et des jeunes en matière de protection de la vie privée et d’accès à l’information et comment les aider à devenir de bons citoyens numériques.
La commissaire, en introduisant la session sur le thème «Former une nouvelle génération de citoyens numériques», a souligné que, de nos jours, les jeunes partagent des informations personnelles sur les plateformes des médias sociaux dès un jeune âge. Le temps consacré en ligne chaque jour augmente, surtout depuis que la COVID-19 oblige adultes et enfants à vivre, à travailler, à se divertir et à étudier en ligne presqu’à plein temps.
«Étudier, consulter le médecin, faire les activités de musique et de danse, tout cela se fait en ligne. Si bien que nos enfants et nos jeunes vivront dans un méta-univers, dans la réalité interactive virtuelle. Et la question qu’il faut se poser est de savoir si ces enfants ont les compétences dont ils ont besoin pour se développer et s’épanouir dans ce nouveau monde numérique», s’inquiète Patricia Kosseim.
Les risques
L’identité numérique d’un jeune a un impact énorme sur sa vie actuelle et future ainsi que ce que les autres peuvent dire de lui en ligne, prévient Patricia Kosseim : «Tout ce qui est dit ou fait en ligne laisse une marque indélébile une fois les informations diffusées sur internet. Ça peut être recueilli, reproduit, utilisé par d’autres sans qu’on le sache et qu’on donne son consentement. On perd son contrôle définitivement.»
Souvent, les jeunes ne savent pas ou ne sont pas conscients de la manière dont les renseignements personnels qui les concernent sont recueillis et utilisés. Ils ne sont pas conscients des risques pour leur vie privée.

Les panélistes à la webémission
«D’après nos recherches, les jeunes accordent de l’importance à leur vie privée, mais souvent, ils ne comprennent pas comment fonctionne l’économie des données ni l’incidence que pourraient avoir sur leur avenir les renseignements recueillis par les plateformes à leur sujet. Ils veulent également mieux comprendre les politiques de confidentialité qu’ils sont amenés à accepter. Il est essentiel d’aider les jeunes Canadiens et Canadiennes à en savoir plus sur leurs droits en matière de vie privée pour les préparer à devenir des citoyens numériques actifs et engagés», explique le directeur de l’éducation chez HabiloMédias, le centre canadien d’éducation aux médias et de littératie numérique, Matthew Johnson, qui participait à la présentation.
Le soutien des adultes est nécessaire
Malgré les risques que représente l’environnement numérique, il ne faut pas interdire aux enfants et aux jeunes de circuler en ligne ou de les effrayer afin qu’ils s’en abstiennent, conseille la commissaire.
«L’environnement numérique a des opportunités réelles. Il peut contribuer à leur éducation, à l’accès à l’information, aux activités de loisir et au développement de leur curiosité et de leur personnalité. Ce qui est demandé, c’est notre soutien. Il nous incombe à tous, parents, éducateurs, régulateurs de favoriser le respect et la protection des droits des enfants et des renseignements qui les concernent.»
Les panélistes à cet évènement ont exposé trois enjeux : assurer l’intégration de notions sur la protection de la vie privée dans le curriculum officiel de littératie numérique des écoles; apprendre aux enfants et aux jeunes à envisager de façon critique la collecte, l’utilisation et la divulgation de leurs renseignements personnels et à faire valoir leurs droits en matière de protection de la vie privée et déterminer le rôle de la règlementation et d’autres mécanismes non règlementaires pour protéger les enfants et les jeunes dans le monde en ligne.