Elle doit en partie sa passion à son arrière-grand-père, qu’elle n’a pourtant jamais connu. Mais un jour, elle a pu entendre sa voix grâce à un enregistrement que la mère de Mme Charette-Lavoie avait conservé. «C’est touchant quand tu n’as pas connu ton arrière-grand-père, mais il y a quelque chose qui a été préservé de lui.»
Son arrière-grand-mère, c’était Théodule Miville de Sturgeon Falls, un de ceux que le père Lemieux avait enregistrés dans sa grande recension.
«J’ai eu des enfants et je veux leur laisser notre culture, notre francophonie. La vie change, les gens se marient entre différentes cultures. Mais on peut demander à nos enfants de reconnaitre qui ils sont à travers ces outils», explique-t-elle.
Ses premiers contacts avec le CFOF remontent à plusieurs années, alors qu’elle lisait au sujet de ses activités dans Le Voyageur et en entendait parler dans les autres médias francophones. «Le père Lemieux était vraiment emballant, engagé. On ne pouvait faire autrement que d’apprécier tout ce qu’il avait réussi à recueillir», dit-elle.
Elle l’a rencontré lorsqu’elle préparait, pour le Centre FORA, Contes et légendes à frisson; un recueil d’histoires de peur qu’elle devait réécrire en écriture simple et qui s’adressait aux adolescents. Le père Lemieux lui a alors expliqué sa méthode de classement pour qu’elle trouve le type d’histoires qu’elle cherchait et elle a eu la chance de rencontrer d’autres folkloristes. «Ces contacts-là, ça m’a enrichi et je suis resté intéressé au Centre», dit-elle.
Véritable association
C’est à la demande de la directrice du Centre FORA, Yolande Clément, que Diane Charette-Lavoie assiste à sa première assemblée générale annuelle du CFOF en 2004. «Je m’y suis rendue avec intérêt, mais je ne m’attendais vraiment pas à m’embarquer sur le conseil d’administration.»
C’est pourtant ce qui est arrivé. Malgré ses réticences, elle s’est laissé convaincre par des membres qu’elle connaissait. En peu de temps, elle s’est retrouvée présidente. Elle a pu voir alors à quel point les organismes à but non lucratif sont souvent en manque de ressources et de main-d’œuvre. «Tu ne peux pas t’empêcher de t’engager et de dire : “Je ne te laisse pas tomber”.»
Elle y est restée une dizaine d’années. Même si elle aurait aimé rester, elle trouvait qu’il était temps pour du sang neuf. Ces années d’engagement lui ont tout de même mérité le prix du Billochet du jongleur 2016.
Des témoignages pour le 50e
Pour le 50e anniversaire du CFOF, Diane Charette-Lavoie a choisi de s’engager dans la production d’un album souvenir. «Je suis allé chercher Jean-Pierre Pichette et Olga Beaulieu, puis Joanne Gervais au début pour nous aligner sur certaines choses.» Elle souligne que l’actuelle présidente du CFOF, Élise Leblanc, donne aussi un coup de main. Une aide essentielle en fait, parce que Mme Charette-Lavoie et M. Pichette ne sont plus à Sudbury.
L’album contiendra des photos, mais Mme Charette-Lavoie affirme qu’il contiendra surtout des témoignages. «Ça a pris beaucoup de monde pour faire vivre le Centre.»
«On est allé chercher des témoignages de gens qui ont contribué au Centre et on cherche également à souligner les personnes qui ne sont plus de notre monde, mais qui ont valorisé le CFOF.» La tâche de recueillir ces témoignages revient principalement à M. Pichette, précise-t-elle.
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