Mme Charbonneau a commencé son aventure au CSCDGR en 2006. Elle était auparavant une femme d’affaires avec sa propre entreprise de distribution de livres et de revues, qui se concentrait dans le Nord-Est de l’Ontario et le Nord-Ouest du Québec.
«Ça a vraiment tout commencé avec mon mentor, Marcel Joliat, un conseiller scolaire de la région. Je pense qu’il a été quelque chose comme 30 ans. Il m’avait approché à la messe pour me demander si je pouvais prendre sa place. Il m’avait dit qu’il voulait avoir quelqu’un qui avait la francophonie et le catholicisme à cœur et c’est comme ça que j’ai pogné la bibitte», raconte-t-elle.
La conseillère a occupé le poste de présidence et vice-présidence du conseil scolaire pendant sept ans. Elle a aussi passé un an en tant que présidente de l’Association franco-ontarienne des conseils scolaires catholiques (AFOCSC) en 2010 et a reçu le prix de l’excellence en éducation de l’AFOCSC en 2021.
La conseillère du CSCDGR, Lynn Génier-Ouellette, affirme que c’était un réel plaisir de travailler avec Mme Charbonneau. «Isabelle est une personne joviale, professionnelle et toujours là pour la cause. Ça a été un plaisir et je me sens choyée d’être capable de siéger au conseil auprès d’elle depuis 16 ans», dit-elle.
Utiliser son expérience
Mme Charbonneau, 63 ans, explique que l’une des motivations qui l’ont poussée à entamer une carrière en éducation est un élément commun observé chez de nombreuses personnes au sein du système d’éducation : la famille. «Je commençais à avoir des petits-enfants et je voulais assurer la pérennité de nos écoles catholiques francophones», souligne-t-elle.
À ses débuts, elle a senti qu’elle avait un avantage lorsqu’elle était assise à la table. «J’ai trouvé que mon background en affaires m’aidait beaucoup dans plusieurs situations de décisions et d’analyse», explique-t-elle.
«J’avais beaucoup appris sur ce qui se passe sur l’autre côté, du côté politique, pendant que j’étais présidente de l’AFOCSC», dit-elle. On mentionne également qu’elle était régulièrement consultée par le bureau de l’ancienne première ministre de l’Ontario, Kathleen Wynne.
Elle est fière du travail qu’elle a accompli dans le passé et croit fermement aux rôles que les conseillers scolaires jouent dans le système éducatif. «C’est eux autres qui sont les constantes. Les ministres et les sous-ministres changent. La constance dans l’éducation, c’est bien. La plupart ont au moins un terme de quatre ans et plusieurs ont plus que dix ans d’expérience», dit-elle.
Une grande histoire pour les livres
Dans ses souvenirs, Isabelle Charbonneau garde l’une de ses plus importantes batailles : lorsque l’AFOCSC a fait appel à la justice contre le gouvernement de libéral de Kathleen Wynne.
«Le ministère de l’Éducation avait aboli l’administration scolaire de Gogama et Hornepayne et a envoyé les écoles dans certains autres conseils scolaires. On avait apporté le gouvernement de Mme Wynne en cour, puisqu’on n’avait pas consulté la population affectée, qui est la population francophone en vertu de l’article 23. Finalement, on a réussi à s’entendre avec un médiateur et le gouvernement a avoué qu’ils auraient dû nous consulter. J’étais fier parce que j’étais là avec les avocats à Queen’s Park, assise à la table. C’était un gros moment qui était très important.»
Elle a aimé son séjour au sein du CSCDGR et espère que son remplaçant sera aussi sérieux qu’elle. «J’espère que la personne qui va me remplacer va avoir autant à cœur l’éducation catholique francophone en Ontario», dit-elle.
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