
Errances de Marie-Thé Morin aux Édition Prise de parole
Errances est un récit de quête identitaire où les personnages se rendent compte que tous ceux qu’ils rencontrent, eux-mêmes inclus, ne sont pas ce qu’ils semblent être.
Anaïs revient d’un voyage au Mexique à bord de sa vieille camionnette Volkswagen et rencontre June, une policière qui l’invite à rester dans le stationnement d’un motel délabré sur sa route vers le Canada. Rod, quant à lui, essaye de relancer sa carrière de chanteur d’opéra dans le Nord de l’Ontario, mais il ne dépasse pas la ville de Rayon-de-Lune, puisqu’il a fait un accident de voiture qui nécessite des réparations. Le mécanicien étant absent, il se voit confiner dans le motel de la ville géré par la personne qui lui a porté secours, Mimi.
Il y a un élément surnaturel dans ce récit. Le temps n’est plus ce qu’il devrait être. La ligne entre vie et mort est parfois brouillée. Le lecteur autant que les personnages errent au fil des pages dans un entredeux.
La figure du motel se pose dès lors pour Anaïs et Rod en tant que rite de passage, c’est-à-dire un lieu qui sert à ce que les personnages puissent évoluer autant physiquement que mentalement. Cet endroit est nécessaire à leur cheminement personnel, identitaire. Le motel est tellement présent dans le récit qu’il devient un personnage en soi. Il s’agit donc d’un lieu de transition ainsi que de croissance personnelle.
Le style d’écriture varie quelque peu du roman traditionnel dans le sens où les paragraphes sont constitués en majorité par une ou deux phrases. Les longues descriptions sont omises dans Errances.
Ce tout nouveau roman de Marie-Thé Morin est un merveilleux récit à découvrir, d’autant plus qu’Errances est le premier volet d’une trilogie et que la suite présage une belle aventure littéraire.