Plus d’une soixantaine de personnes se sont rassemblées le 12 mars, à l’intersection communément appelée «les 4 coins» au sud de Sudbury, pour demander aux pays de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) de venir en aide à l’Ukraine. Les klaxons en appui à leur cause étaient incessants.
L’Ukraine est attaquée par l’armée russe depuis plus de trois semaines sous les ordres du président Vladimir Poutine pour des raisons largement décriées comme ayant été inventées par le dictateur et son entourage.
La manifestation a été organisée en partie par Halia Buba, une Sudburoise de descendance ukrainienne et membre du conseil d’administration du Ukrainian Senior Centre. «Nous sommes consternés, choqués, dégoutés, désappointés, enragés avec ce qui se passe en Ukraine, commence Mme Buba. Poutine est un terroriste, un criminel de guerre.»
«Nous avons besoin d’une zone d’exclusion aérienne. Nous sommes déçus que nos alliés ne donnent pas à l’Ukraine cette zone», poursuit-elle.
Cette zone réclamée par l’Ukraine interdirait tout avion russe de voler au-dessus du pays sous menace d’être abattu. Une agression du genre par l’OTAN serait interprétée comme une déclaration de guerre par la Russie.
Pour cette raison, les pays de l’OTAN jugent cette demande trop risquée. «On ne veut pas avoir une troisième guerre mondiale», a affirmé la ministre de la Défense canadienne, Anita Anand, sur les ondes de Radio-Canada dimanche.
Mme Buba dit aussi qu’un comité a été créé à Sudbury pour accueillir des Ukrainiens déplacés par la guerre.
«Il est important de démontrer que nous sommes une grande communauté», dit-elle pour appuyer la tenue d’une manifestation dans une ville nord-ontarienne. «Ce ne sont pas seulement des Ukrainiens qui sont ici, ce sont des gens de nationalités variées. C’est très encourageant. C’est aussi pour faire savoir que nous sommes une collectivité bienveillante et pour faire connaitre ce qui se passe vraiment en Ukraine.»

Une partie des manifestants sudburois le 12 mars.
Vague d’entraide
Au Ukrainian Senior Centre de Sudbury, l’appui «est fantastique», confirme la directrice générale Anna Johnston. Lors de la première semaine, ils ont reçu plus 30 000 $ en dons monétaires. S’ajoutent à cela les profits de la vente régulière de perogies et de cigares au chou.
«Je ne sais pas avec combien d’argent nous allons terminer, mais nous espérons que ça continue. Si nous pouvions faire 30 000 $ chaque semaine, ce serait cool n’est-ce pas!?»
«L’artiste Tyler Fauvel vient de nous apporter des médaillons en forme de tournesol pour les vendre et il ne nous a rien chargé! C’est fou», raconte Mme Johnston. L’Ukraine est responsable de 50 % des exportations mondiales d’huile de tournesol; la fleur est également un des emblèmes du pays.
Le Centre transfèrera l’argent à la Fondation Canada-Ukraine, qui a les moyens et les contacts pour faire parvenir les dons aux gens et organismes qui en ont le plus besoin.
Le Centre se devait d’agir, puisque des employés et des résidents ont de la famille en Ukraine. L’annonce de l’attaque a été «très difficile, très émotive, très traumatique», rapporte Mme Johnston. Ils reçoivent un peu plus d’informations par le biais de cette famille.

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