le Vendredi 24 mars 2023
le Mercredi 16 mars 2022 11:13 | mis à jour le 16 mars 2022 13:37 Éditorial

Lueur d’espoir pour l’Université de Sudbury

L'Université de Sudbury — Photo : Archives
L'Université de Sudbury
Photo : Archives
Éditorial — Deux récents développements pourraient bien présager une issue favorable à l’Université de Sudbury (UdeS) qui se transforme en université de langue française dans le Moyen-Nord ontarien.

On se souviendra que l’UdeS a dû cesser d’offrir des cours lorsque l’Université Laurentienne a unilatéralement dissout la Fédération qui les liait. Cette dissolution éliminait tout financement à l’UdeS. Depuis, cette dernière s’est déconfessionnalisée et s’est donné le mandat de devenir une université de langue française. Le hic c’est qu’elle n’a toujours pas réussi à convaincre la province de lui octroyer le financement nécessaire à cette transformation.

C’est cette question du financement qui a récemment connu un développement qui pourrait s’avérer positif. Remarquez que tout ici est écrit au conditionnel, mais considérez ceci. Dans un article publié par ONFR, les ministres fédéral et provincial responsables du dossier semblent indiquer qu’elles veulent travailler de concert afin de débloquer des fonds pour le postsecondaire en français dans le Moyen-Nord de l’Ontario.

À Ottawa, la ministre responsable des Langues officielles, Ginette Petitpas-Taylor, rappelle que son gouvernement a prévu 121 millions $ pour l’enseignement postsecondaire en français. Mme Petitpas-Taylor ajoute qu’en juin 2021, le fédéral avait offert 5 millions $ pour faire avancer le dossier de l’UdeS. Elle dit bien comprendre que l’éducation est de juridiction provinciale, mais elle dit avoir récemment discuté du dossier avec la ministre des Collèges et Universités de l’Ontario, Jill Dunlop.

Pour sa part, Mme Dunlop indique vouloir appuyer de «solides options pour le postsecondaire dans le Nord». Elle ajoute que son ministère a eu des discussions productives avec le gouvernement fédéral et avec l’Université de Sudbury. ONFR cite la ministre Dunlop : «Nous poursuivons notre travail pour nous assurer que l’Ontario possède l’un des secteurs les plus solides dans le postsecondaire en français au Canada».

Nous n’avons pas de boule de cristal pour prédire l’avenir, mais disons qu’après s’être ainsi confiés publiquement sur la question, les deux ministres ne peuvent qu’aller de l’avant. Surtout qu’un autre développement vient ajouter de l’eau au moulin.

Quelques commentaires sur le bilinguisme inclus dans les récents rapports du cabinet-conseil NOUS Group sur la restructuration de la Laurentienne offrent aussi une lueur d’espoir pour l’UdeS. Les deux rapports mentionnent très peu les francophones et les autochtones, malgré l’insistance de la Laurentienne à se dire bilingue et triculturelle. Lorsque les consultants parlent du bilinguisme, ce n’est que pour souligner comment ce statut empêche la Laurentienne d’attirer les meilleurs employés et administrateurs. C’est évidemment un discours qu’on entend souvent de la part d’anglophones, mais, ici, c’est un discours qui pourrait jouer en faveur de l’UdeS.

Depuis l’insolvabilité de la Laurentienne — certains diront bien avant — la communauté francophone a clairement démontré qu’elle ne croit plus dans le statut bilingue de cette université. Les rapports devraient aider à convaincre la Laurentienne de mettre son bilinguisme au rancart et de transférer tous ses programmes en français — enfin, ce qu’il en reste — à l’Université de Sudbury. 

Nous savons tous que la seule façon de maintenir un campus bilingue et triculturel à Sudbury, c’est d’y financer trois universités indépendantes et de les inciter à collaborer pour le bienfait de tous les étudiants.