Dernièrement le monde nous donne ben du jus pour écrire des éditoriaux. Guerre en Ukraine, massacres et crimes de guerre perpétrés par la Russie à Bucha et ailleurs, la COVID qui revient en force partout dans le monde, les prix qui augmentent sans bon sens, un sondage donnant la fasciste Le Pen à un jet de pierre d’une majorité au deuxième tour de l’élection française, d’autres sondages qui prédisent un autre quatre ans de Ford en Ontario, des claques dans la face à la grand-messe de l’industrie du cinéma… Plus près de nous, à Sudbury, un conseil municipal moins brillant qu’un conseil étudiant d’école secondaire et, pour couronner le tout, un hiver qui n’en finit pas.
Le dilemme de l’éditorialiste : sur quoi écrire?
Écrivons donc sur la vie. Mais c’est quoi la vie? Comme le chantait Jean Ferrat :
«Le vent dans tes cheveux blonds
Le soleil à l’horizon
Quelques mots d’une chanson
Que c’est beau, c’est beau la vie.»
En fait, la vie c’est beaucoup plus que du vent et du soleil, mais une chose est certaine, c’est beau la vie. À Sudbury nous en savons quelque chose, nous qui avons redonné la vie à notre paysage lunaire grâce à nos efforts de reverdissement des années 1970. La vie c’est l’arbre qui pousse, la fleur qui embellit, le blé qui nourrit. La vie c’est la nature tenace, luxuriante, constamment renouvelée. La vie qui alimente la vie.
La vie c’est l’amour. C’est l’amour qui crée la vie, qui en arrondit les coins, qui la rend supportable. L’amour qui fait battre les cœurs, qui nous inonde de joie, qui met du baume sur nos malheurs. La vie c’est la famille, les amis.
La vie c’est le premier cri du nouveau-né, c’est de le voir prendre sa première tétée qui garantit l’avenir. La vie c’est de tenir un bébé dans nos bras, l’aider à grandir, à apprendre, à surmonter les défis, à devenir une femme, un homme. La vie c’est l’humanité.
La vie c’est le rêve. Le rêve d’un avenir meilleur, de sociétés où chacun peut s’épanouir. La vie c’est l’entraide, la bonté, la mansuétude. C’est l’art qui nous dépeint tel que nous sommes pour que nous puissions mieux nous projeter dans l’avenir. La vie c’est la musique qui nous transporte, la peinture qui nous représente, la littérature qui nous amène au pays du rêve.
La vie c’est aussi la survie. C’est la bataille quotidienne pour surmonter les obstacles, pour se tenir debout, pour prendre sa place au soleil. La vie c’est l’acharnement, le travail, les projets. Toujours selon Jean Ferrat, la vie c’est «Tout ce qui tremble et palpite / Tout ce qui lutte et se bat».
La vie c’est d’abord et avant tout la paix plutôt que la chicane et la guerre.
Bon, je sais bien que tout ceci n’est qu’un ramassis de lieux communs, mais bon sang on en a besoin de temps en temps!