le Lundi 5 juin 2023
le Mercredi 6 avril 2022 15:02 Arts et culture

Milieu artistique : Encore des défis à relever

Chloé Leduc-Bélanger lors de la conférence organisée par l’Alliance culturelle de l’Ontario.  — Photo : Capture d’écran
Chloé Leduc-Bélanger lors de la conférence organisée par l’Alliance culturelle de l’Ontario.
Photo : Capture d’écran
Ontario — Au cours des 50 prochaines années, le milieu artistique et culturel de l’Ontario français devrait s’améliorer davantage. La francophonie devrait se faire voir beaucoup plus, surtout à Sudbury. Des librairies en français demeurent une nécessité. Ce sont là quelques-unes des revendications des panélistes de la conférence virtuelle organisée par l’Alliance culturelle de l’Ontario le 30 mars.
Milieu artistique : Encore des défis à relever
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Le milieu des arts et de la culture en Ontario français s’est doté d’institutions au cours des 50 dernières années. Des centres culturels franco-ontariens ont été créés dans plusieurs villes et des organismes à vocation culturelle et artistique ont vu le jour. Cela a certainement contribué à la pérennité et à la professionnalisation de ce domaine des arts et de la culture. Il est temps d’en faire le bilan à mi-parcours et de se projeter dans l’avenir.

Des hauts et des bas

Dans l’ensemble, les activités culturelles et artistiques francophones se déroulent bien dans les villes où il y a un nombre assez élevé de locuteurs du français. Mais des situations décourageantes ne manquent pas. 

«Les arts sont vibrants. Il se passe beaucoup de choses en littérature, mais aussi en théâtre et en musique. Mais durant les dernières années, on a assisté à quelques petits revers. Même si à Sudbury la Place des Arts va nous donner un lieu fort de promotion de l’art et de la culture, il y a l’Université Laurentienne qui a coupé les programmes en français, dont les Sciences humaines, la littérature et le théâtre», déplore l’éditrice et responsable des projets spéciaux aux Éditions Prise de parole, Chloé Leduc-Bélanger. Elle explique que «forcément, les étudiants en histoire ou en littérature vont devoir aller à Montréal, à Ottawa ou à Toronto».

Du côté de Toronto, il y a aussi des choses à améliorer. Il y a souvent du financement pour des projets de création théâtrale, mais le comédien torontois d’origine libanaise, Nabil Traboulsi, a l’impression qu’il y a beaucoup de comédiens et de comédiennes à Toronto qui veulent travailler à l’écran, à la télévision pour des films, et on trouve que la production cinématographique n’est pas énorme en français à Toronto. 

Il félicite tout de même que les choses commencent à changer. «Il y a un axe de travail sur le bilinguisme. On voit de nouveaux projets qui reçoivent du financement. Le financement de ces projets cinématographiques bilingues, c’est un peu une petite niche qui commence à prendre son essor», dit-il. 

Nabil Traboulsi donne l’exemple des deux femmes issues de la diversité, Josiane Blanc et Ania Jamila, qui ont développé la série Ainsi va Manu qui a eu beaucoup de succès.

«Bien qu’elles se définissent francophones, elles essayent de travailler en français et en anglais. Cette idée de financer des producteurs et productrices, qui génère un emploi au niveau de la technique et des comédiens, c’est une proposition gagnante. J’espère que les organismes de financement publics vont se tourner vers ça», souhaite Nabil Traboulsi.

Des défis restent à relever

Le milieu artistique et culturel ne peut se passer du livre. Or, «on ne lit pas en français parce que le livre n’est pas visible. Dans des écoles francophones ou en bibliothèques, il y a des collections qui existent, mais dans le quotidien, à part quelques journaux locaux, on n’a pas de revues en français. Une librairie en français, un livre en français dans les commerces, c’est quelque chose qui est difficile à trouver à Sudbury», affirme Chloé Leduc-Bélanger. 

L’agente de liaison culturelle à Sudbury, Priscilla Mbemba, relève, elle aussi, un manque. «L’immigrant ne trouve pas forcément sa culture et son art dans ce qu’on voit ici». 

Elle souligne qu’il faut lui donner une scène pour qu’il partage son art, qu’il montre ce qu’il sait faire. «Plus de la moitié des francophones est composée de la francophonie d’ailleurs. Mais cela ne se reflète pas dans le milieu de l’art et de la culture. Dans les 50 prochaines années, j’aimerais voir plus de diversité. Je voudrais voir des spectacles libanais, congolais et d’autres», conclut Priscilla Mbemba.

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Le Voyageur offre une vue d’ensemble de la francophonie et de la vie dans le Nord-Est de l’Ontario.