le Mercredi 29 mars 2023
le Vendredi 8 avril 2022 15:15 Société

Nouveau départ pour le Centre de l’amitié de Kapuskasing

«Il y a 85 % de la population autochtone qui vit hors réserve» — Karen Tessier — Photo : Archives
«Il y a 85 % de la population autochtone qui vit hors réserve» — Karen Tessier
Photo : Archives
Kapuskasing — Lorsque le Centre de l’amitié de Kapuskasing a rouvert ses portes à son personnel. Fin février, il accueillait aussi une nouvelle direction. Karen Tessier, autrefois enseignante à Constance Lake et travailleuse en prévention aux services à la famille et à l’enfance Kunuwanimano, a de l’ambition pour le centre autochtone fondé en 1985.

«Il y a 85 % de la population autochtone qui vit hors réserve», souligne Karen Tessier. C’est à cette population vivant en milieu urbain public que s’adresse le Centre de l’amitié. À Kapuskasing seulement, ce bassin s’élevait à 810 personnes lors du recensement de 2016 — 10 % de la population de la petite ville.

Ces personnes sont souvent nées à Kapuskasing et à Hearst, d’autres viennent de collectivités autochtones, de l’ile Manitoulin, de la région de Thunder Bay ou de la côte de la baie James. Bon nombre de personnes métissées, comme elle, fréquentent aussi le centre. 

Mme Tessier dit croire au modèle du centre de service. Son père a d’ailleurs déjà fréquenté le centre, à une époque où il avait grandement besoin de soutien, précise-t-elle. 

Pour l’instant, la directrice se concentre sur la reprise des activités in situ, soit des programmes de soutien et d’accès à différents services comme le soutien alimentaire ou celui aux jeunes mères. 

Elle entend également veiller à ce que le centre de l’amitié, dont le territoire s’étend de Hearst à Smooth Rock Falls, assure pleinement son mandat régional. La première étape sera de trouver un représentant de Hearst au conseil d’administration de l’organisme.

Identité autochtone de 2016 

District de Cochrane (Cochrane, Hearst, Kapuskasing, Timmins, côte) : 12835 résidents / 78510 – 16,3 %

Kapuskasing – Ville : 810 / 8110 – 10 %

Hearst – Ville : 360 / 4975 – 7,2 %

Un nouveau bâtiment?

Karen Tessier s’est attelée à la rédaction de demandes de subventions pour améliorer l’état du bâtiment de Kapuskasing qui abrite le centre de l’amitié depuis 2006, une école désaffectée par les deux conseils scolaires de langue française. Le bâtiment, «ça représente notre centre. Quand les gens entrent, il faut que ce soit accueillant», plaide Mme Tessier. 

Mais la réfection n’est pas nécessairement l’objectif ultime : elle préfèrerait que le centre soit logé dans un bâtiment à énergie zéro. «Je travaille activement là-dessus, confie-t-elle. [Je fais une demande de] subvention; je rencontre des architectes.»

Relancer la programmation

Il faut aussi réactiver la programmation, altérée par les restrictions sanitaires imposées depuis deux ans. Pour ce faire, Karen Tessier entend bien resserrer les liens dans l’équipe d’une douzaine de personnes qui s’est retrouvée à la fin du mois de février après deux ans de télétravail.

De plus, le centre de l’amitié entreprend la location de trois maisons à autant de familles autochtones par le biais du nouveau programme Kapuskasing Indigenous Housing Project.

La programmation s’étendra encore, espère la directrice. Par exemple, des activités de sensibilisation aux réalités culturelles pourraient être proposées dans les communautés desservies, éventuellement. «Il faut vraiment faire le ménage dans notre propre maison avant de pouvoir aller aider les autres», défend toutefois Mme Tessier.