«Au palier fédéral, on a revu la Loi sur les langues officielles. Au niveau provincial, on a vu une modernisation de la Loi sur les services en français de l’Ontario. Alors, si ces deux lois qui gèrent les services en français ont changé, il me semble qu’on peut aussi le faire au niveau municipal», explique-t-elle.
La politique n’a pas été modifiée depuis son adoption en 2001. D’après l’expérience de Mme Gervais avec la Ville, la politique semble être peu appliquée. Bien que la politique indique que la ville «s’engage à livrer des services dans les deux langues officielles», il n’y a pas de détails clairs sur la manière dont le bilinguisme devrait être mis en œuvre.
«J’ai observé pendant plusieurs années qu’on avait des gens en place avec une ouverture d’esprit pour offrir des services en français», mais que le bilinguisme n’était souvent pas un élément important lors des processus d’embauche. «Pas toujours, mais des fois», souligne-t-elle.
Une façon de combler cette lacune serait de désigner certains postes comme des postes bilingues obligatoires. «Un exemple parfait est le poste de directeur de communications. Ce n’est pas désigné bilingue», révèle le conseiller du quartier 6 pour la Ville du Grand Sudbury, René Lapierre. «Tu penserais qu’un poste comme ça aurait cette désignation pour l’importance évidente. Heureusement, notre équipe administrative comprend le concept et ils trouvent que c’est une bonne idée. Ils font un effort pour trouver quelqu’un de bilingue.»
Les postes désignés bilingues garantiraient que les départs seraient remplacés par une autre personne bilingue.
«Il faut retrouver des moyens de concrétiser sur papier la démonstration d’une ouverture envers la communauté francophone, souligne Mme Gervais. On a besoin d’une politique un peu plus forte et plus claire sur les obligations de la municipalité de servir cette population-là.»
Pour répondre à cette demande, la directrice des communications de la Ville du Grand Sudbury, Marie Litalien, devra créer un rapport qui contiendra une analyse des stratégies de l’application du bilinguisme dans plusieurs communautés canadiennes ainsi qu’une consultation publique. Finalement, le rapport pourrait contenir des recommandations pour le conseil municipal afin de moderniser la politique. Le rapport devrait être publié dans le premier quart de 2023.
Selon le Recensement de 2016 de Statistiques Canada, le français est la langue maternelle de presque 26 % des résidents du Grand Sudbury. De plus, presque 40 % de la population s’identifie comme étant bilingue.