le Samedi 25 mars 2023
le Dimanche 8 mai 2022 11:18 Arts et culture

L’art de feuilleter les archives

Lise Beaudry devant quelques-unes des photos qu’elle a contemplées pendant deux ans dans son atelier de création. — Photo : Julien Cayouette
Lise Beaudry devant quelques-unes des photos qu’elle a contemplées pendant deux ans dans son atelier de création.
Photo : Julien Cayouette
Sudbury — La plus récente exposition de la Galerie du Nouvel-Ontario (GNO) — la première dans son nouveau local — est en lien avec l’œuvre permanente créée par Lise Beaudry pour la Place des Arts du Grand Sudbury. «Pi, en cours» est un aperçu du processus créatif de l’artiste originaire d’Earlton.

Une des images que l’on peut voir sur les côtés du pilier de photos de Lise Beadry.

Photo : Julien Cayouette

Pi est une colonne rectangulaire dans l’Atrium de la Place des Arts (PdA). Elle est composée de 15 000 photos empilées et mesure 3,14 mètres; de là son nom qui fait référence à la constante mathématique des cercles. Les photos proviennent toutes des archives des sept organismes fondateurs de la PdA. Elles ne sont pas collées, mais tenues en place par deux tiges de métal.

Des images apparaissent sur les côtés du pilier. Lise Beaudry les a obtenues en étirant une rangée de pixels de la photo à la fois et en l’imprimant des centaines de fois. D’autres sections représentent les sept organismes résidents. Par exemple, une photo de Robert Dickson a été imprimée 314 fois pour représenter les Éditions Prise de parole.

«Ça fait un bout de temps que je pense à la photographie, comment les images peuvent être transformées pour suggérer autre chose», dit-elle pendant le vernissage à la GNO le 30 avril.

Pi, l’œuvre permanente créée par Lise Beaudry pour l’atrium de la Place des Arts du Grand Sudbury

Photo : Julien Cayouette

Elle a épluché les archives pendant deux ans. La vidéo Shine Bright/Dans les coulisses, que l’on peut voir à la GNO jusqu’au 30 mai, illustre le processus qu’elle a suivi pour regarder les photos à différentes vitesses, avec des pauses, et la création des catégories comme «Le jasage» ou «Les rassemblements».

Lise Beaudry devant La vidéo Shine Bright/Dans les coulisses explique son processus créatif lors du vernissage du 30 avril.

Photo : Julien Cayouette

Sur un autre mur, il y a une sélection de photos des dites archives que Lise Beaudry a eu dans son studio pendant les deux années de son travail. On y voit plusieurs évènements et artistes qui ont marqué Sudbury. 

Finalement, dans le troisième mur, il y a la seule photo prise par Lise Beaudry : les bottes de Paulette Gagnon.

C’est le deuxième pilier de photos de Lise Beaudry — le premier ayant été fait à Mississauga — mais c’est son plus haut à ce jour. Elle demeure à Toronto depuis plusieurs années et la photo est son médium privilégié depuis une vingtaine d’années. Elle les déconstruit pour les présenter autrement.

Une foule appréciable était présente pour le lancement de Pi, en cours afin de mieux comprendre le processus créatif de Lise Beaudry.

Photo : Julien Cayouette