Alain Trottier est Grand Chevalier du conseil des Chevaliers de Colomb de Kapuskasing. Il se souvient d’avoir lu, il y a quelques années, que les groupes communautaires seraient appelés à disparaitre. Les valeurs des nouvelles générations étant différentes et l’esprit de communauté différent.
«Avant, les gens pouvaient se rassembler, prendre un verre, fumer. Avec les lois, les technologies, internet, Netflix, ça a changé. Le monde reste plus à la maison, il participe moins. Par contre, il continue de faire des dons.»
L’engagement, un défi
L’enseignant est à la tête de ce qu’il décrit comme le gros conseil 2777 des Chevaliers de Colomb compte plus de 300 membres. Le grand Chevalier évalue cependant qu’une quarantaine d’entre eux sont actifs.
«Il y a des hommes qui mettent des heures et des heures, ça fait des années, décrit Alain Trottier. Ils méritent d’en faire un peu moins, qu’il y ait une relève», croit le Grand Chevalier, à l’aube de la cinquantaine. «Le défi c’est de trouver du monde. Ça s’en vient tranquillement, mais il faut être patient. On n’est pas les seuls dans ce scénario-là.»
Alain Trottier est voisin des Grands Chevaliers des conseils des Chevaliers de Colomb de Fauquier et de St. Patrick. Il observe que ces conseils doivent relever les mêmes défis que celui auquel il appartient. «Quand la communauté vieillit, c’est plus difficile. Le taux de participation diminue.»
Les mines aussi en cause
À Kapuskasing, la participation des plus jeunes demeure le principal défi. «Ce n’est pas parce qu’on n’essaie pas d’impliquer les membres plus jeunes, plaide Alain Trottier. On a des membres fin vingtaine, début trentaine. Quand on regarde le portrait à Kap, et pas juste pour les Chevaliers, cette tranche d’âge là est moins impliquée.»
Parmi les causes de la participation moindre, il compte le phénomène des fly-in, fly-out, où le personnel minier doit séjourner sur le site de travail pendant une semaine ou deux, avant de rentrer à la maison pour une période égale. «On essaie de faire des activités pour les jeunes familles, pour le temps où ils sont en ville, explique M. Trottier. On veut faire participer les familles.»
En janvier, après près de deux ans de pandémie, les Chevaliers ont tenté une activité pour les membres et le résultat a été fantastique, rapporte le bénévole. Il s’agissait d’une soirée familiale musicale où le mot d’ordre était de se présenter avec de la famille.
Il y a des gens qui sont venus avec leurs grands-parents, des oncles, des tantes, c’était vraiment le fun. Il y avait beaucoup de jeunes familles. C’était comme un réveillon.

Les Chevaliers de Colomb de Kapuskasing dans la cuisine.
Objectif relance
Alain Trottier vise la relance plutôt que de s’attarder à la pandémie et à ses effets néfastes. «On ne peut pas juste blâmer ça, mais ça a accéléré les affaires.»
Les coffres des Chevaliers de Colomb de Kapuskasing doivent être renfloués et la participation accrue. «C’est beau d’identifier les problèmes, mais il faut être capable de les résoudre, ça va dépendre des ressources, tant financières qu’au niveau du monde.»