Entre 1943 et 1980, quelque 25 000 mineurs ont été forcés de respirer cette poussière d’aluminium ou de se trouver un autre emploi. Elle était censée les protéger des émanations nocives.
Le gouvernement de l’Ontario de l’époque aurait soutenu et sanctionné son utilisation malgré les preuves d’experts qui ne la recommandaient pas comme traitement pour prévenir les maladies pulmonaires. Plusieurs ont eu des problèmes de santé liés à l’inhalation de cette substance.
«Avant chaque quart de travail, les portes du vestiaire utilisé par les mineurs — la chambre sèche [the Dry] — étaient fermées et scellées, la ventilation complètement arrêtée. Une fine poudre de couleur grisâtre était alors pompée et soufflée à l’intérieur de la salle. Très rapidement, l’air devenait gris», rapporte le député West pendant la période des questions de sa conférence de presse du 28 avril.
«Les mineurs, pris à l’intérieur, étaient obligés d’inhaler la poudre McIntyre afin que leurs poumons en soient bien recouverts. C’était pour les protéger qu’on leur disait.»
Le diagnostic de la maladie de Parkinson lié à la poudre McIntyre est aujourd’hui reconnu comme une maladie professionnelle par le ministère du Travail. Pourtant, la plupart des travailleurs affectés n’entendront jamais de leurs propres oreilles les excuses du gouvernement.
«Très peu d’entre eux ont atteint l’âge de la retraite», explique un ancien mineur d’Elliot Lake et de Kirkland Lake, Bill Ferguson.«Je l’ai respiré pendant près de 20 ans. J’ai de la difficulté à respirer et j’ai plusieurs problèmes avec mes mains.»
«Mon père a eu la maladie de Parkinson, les débuts de la maladie d’Alzheimer et la maladie pulmonaire obstructive chronique», explique la descendante d’un travailleur de l’ancienne mine Quirke d’Elliot Lake, Janice Martell.
Elle a développé en 2015 un registre volontaire des mineurs qui ont été affectés par les effets immédiats et à long terme de la poudre McIntyre. «Il y en a 505, dont 60 qui ont la maladie Parkinson. Personne ne leur a dit que ce qui leur est arrivé n’était pas correct. C’est la raison pour les excuses.»