le Mardi 6 juin 2023
le Jeudi 12 mai 2022 16:11 | mis à jour le 12 mai 2022 16:14 Politique

Entrevues d’élections : France Gélinas

  Photo : Archives
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Nickel Belt — France Gélinas se présente encore une fois aux élections provinciales sous la bannière du Nouveau parti démocratique (NPD) pour représenter Nickel Belt. Critique de la santé sortante, celle qui est députée de cette circonscription depuis 2007 se préoccupe des soins de santé et du cout de la vie.
Entrevues d’élections : France Gélinas
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Quelles sont vos priorités si vous êtes réélue? 

Je dirai que ma priorité numéro un doit être les soins de longue durée et les soins à domicile. On a vu ce qui s’est passé pendant la pandémie, la misère qui s’est vécue dans ces maisons-là. Le nombre de décès est au-dessus de 4000 personnes. De plus, les gens ne veulent pas aller dans des maisons de soins de longue durée : ils veulent se faire appuyer à domicile. 

Après ça, c’est le cout de la vie. Spécialement ici à Nickel Belt, le cout de l’essence. On est le seul parti qui dit vouloir mettre des règlements sur le prix de l’essence comme on le fait pour le gaz naturel et bien d’autres choses. On va mettre des règlements pour qu’on ne revoie plus des augmentations de 24 sous dans 24 heures. 

Des recherches récentes démontrent que les régions rurales ont perdu des services de santé, surtout pour les accouchements. Avez-vous des solutions pour contrer ce problème?

Oui. Ça fait un bon bout de temps que je travaille sur ce dossier. C’était les libéraux qui ont commencé à dire «Si tu ne fais pas 50 accouchements par année, tu n’es pas sécuritaire», donc on va enlever cette restriction. Oui, peut-être qu’il n’y a pas 50 accouchements qui se passent à Iroquois Falls, Matheson, Cochrane et Smooth Rock Falls, mais tu peux quand même garder les services d’accouchement. Ils ont utilisé un standard pour une raison de nous enlever des services au lieu de voir comment on peut rencontrer un certain standard dans le Nord de l’Ontario. … On a besoin de l’équité d’accès.

La nouvelle Loi sur les services en français dicte de meilleurs services dans les régions désignées et plus de formation. Est-ce que les services dans la circonscription sont adéquats. Comment pourrait-on les améliorer?

Dans un premier temps, non. Il y a eu beaucoup de privatisation des services. Ça se multiplie partout. Tu as seulement parlé français à la maison, tes enfants aussi et là tu as besoin d’un service à domicile où on envoie quelqu’un qui ne parle pas un mot en français. Les tierces parties ne se sentent pas touchées par la Loi sur les services en français, et ça continue. Il y a eu tellement de privatisation. Le gouvernement, quand ils demandent à une compagnie privée, ne met jamais l’emphase sur le fait qu’ils doivent respecter la Loi sur les services en français. Guy Bourgouin a lancé un projet de loi pour que les tierces parties du gouvernement soient couvertes par la Loi sur les services en français et c’est dans notre plateforme. 

Le sous-financement des institutions postsecondaires est de plus en plus dénoncé partout au pays. Est-ce que vous travaillerez à l’augmentation de ce financement?

Si on parle des collèges et des universités, maintenant, ils ne les appellent même plus des universités publiques. Au lieu, elles sont des «public-supported universities». La plupart des universités et collèges cherchent plus de fonds privés que de fonds publics. Pour nous, c’est clair que le gouvernement provincial a une responsabilité envers l’éducation postsecondaire. Sa responsabilité est le financement. Le plus qu’on a de privatisation dans notre éducation, le plus que c’est à risque, ainsi que la qualité de l’éducation. L’éducation est la pierre angulaire pour une économie solide. On reconnait que c’est le rôle du gouvernement provincial de financer adéquatement ces institutions. 

Est-ce que vous promettez encore le transfert des programmes en français de l’Université Laurentienne à l’Université de Sudbury?

Oui. Le gouvernement a un rôle à jouer pour s’assurer que les deux partenaires collaborent pour faire le transfert des programmes vers l’Université de Sudbury. Il doit soutenir les deux partenaires pendant les moments de transitions. Les néodémocrates s’engagent à faire cela. Comme le transfert des programmes du collège Cambrian au Collège Boréal, le transfert s’est fait en collaboration avec les deux institutions. Le transfert doit se faire d’une façon qui respecte les emplois, les étudiants qui sont dans des programmes francophones et respecter le mandat qu’on donne aux deux universités, qui sera clair.

La Laurentienne refuse toujours le transfert de ces programmes. Est-ce que vous allez leur forcer la main?

Absolument. On va donner des mandats clairs et demander la collaboration des deux institutions.

On ramène toujours la crainte de déficit avec un gouvernement NPD. À quoi peut-on s’attendre d’un gouvernement néodémocrate?

Ça, c’est un mythe que tout le monde aime dire. J’ai vu les statistiques tantôt. Si tu regardes le nombre de gouvernements provinciaux néodémocrates qui ont remis des budgets balancés et qui ont également balancé leur budget à la fin de l’exercice financier, c’est les néodémocrates qui sont les plus hauts. On peut s’attendre à ce que les responsabilités du gouvernement provincial soient prises au sérieux. Que ça soit l’équité au système de santé, un système d’éducation solide, services sociaux, terres de la couronne, etc. On le prendra au sérieux et on les financera en conséquence. 

Vous voyez les services privés jouer quel rôle dans les soins de santé?

Zéro — on n’en veut pas. Si tu regardes, les libéraux ont donné zéro augmentation budgétaire pour nos hôpitaux dans 50 ans. Les deux dernières années, ils ont donné des petites augmentations moins hautes que le cout de la vie. Depuis que Ford est là, c’est allé de mal en pire et ce n’est pas par hasard. Si les gens sont découragés par la qualité des services qu’on offre du côté public, ils vont accepter la privatisation. C’est clair qu’il y a eu beaucoup de privatisation sous les libéraux et ça s’est accentué sous M. Ford. On veut que l’argent des contribuables aille aux soins et pas aux profits de grandes corporations. 

Les propos de Mme Gélinas ont été édités par souci de concision.