Même si, en ce 13e jour de campagne électorale en Ontario, les partis multiplient les attaques et les «révélations scandaleuses» les uns envers les autres, aucun des chefs n’a ouvert la porte à ce genre de critiques lors du débat de lundi soir.
En croisant le fer, Doug Ford (Parti progressiste-conservateur), Steven Del Duca (Parti libéral), Andrea Horwath (Nouveau Parti démocratique) et Mike Schreiner (Parti vert) s’en sont tenus aux échanges liés à chacune de leurs plateformes et à leurs bilans respectifs.
Contrairement à ses habitudes, Doug Ford était calme et posé lors de cette soirée où Andrea Horwath et Steven Del Duca ont pris part à quelques échanges plus corsés. «Chaque fois que vous m’attaquez, Doug Ford sourit», a d’ailleurs lancé Steven Del Duca à Andrea Horwath.
Construction
Doug Ford a continué de vanter son plan de construire plus d’infrastructures et d’autoroutes, y compris la controversée 413.
Ses trois adversaires s’y opposent et promettent de laisser tomber ce plan estimé à 10 milliards $ en fonds publics, s’ils sont élus.
Le NPD d’Andrea Horwath prévoit utiliser cet argent et le réorienter vers l’infrastructure de santé et de services sociaux.
Steven Del Duca promet qu’avec cet argent, il réparera et construira des écoles. Ce dernier a aussi rappelé son engagement de ramener la 13e année scolaire en Ontario.
Quant au logement, tant le PLO que le NPD promettent un retour du contrôle des loyers en Ontario.
COVID-19
Doug Ford a admis au cours du débat que la pandémie de COVID-19 était le pire moment de sa vie.
Le premier ministre sortant a martelé que le gouvernement libéral précédent, dont faisait partie Steven Del Duca, a laissé le système de santé provincial dans un piètre état et qu’il a été pris à en payer les pots cassés.
«Nous n’avons pas tout fait parfaitement, a admis Doug Ford, mais nous avons fait de notre mieux avec les informations dont nous disposions.»
Une section était réservée à l’environnement, mais les chefs ont rapidement changé de sujet.
En mêlée de presse, après le débat, le chef du Parti vert Mike Schreiner s’est dit déçu du manque d’intérêt des chefs des autres partis face à la question des changements climatiques.
Lever le ton
Steven Del Duca s’est laissé emporter dans certaines périodes de cacophonie, au cours de l’évènement, mais il n’a levé le ton qu’une seule fois, en s’adressant à Doug Ford.
«Vous devriez avoir honte, a-t-il scandé. Vous avez laissé tomber les enfants de cette province.» Le chef libéral a répété au moins quatre fois qu’avec Doug Ford au pouvoir, il est inquiet pour ses filles.
La néodémocrate Andrea Horwath a eu du mal à s’imposer au cours de ce débat. À plusieurs reprises, les modérateurs ont dû interrompre ses adversaires pour lui céder la parole.
Lorsque le modérateur a demandé aux chefs quelle décision politique ils regrettent, elle est la seule à avoir esquivé complètement la question.
Doug Ford aussi a dû recevoir l’aide des modérateurs pour lui permettre de répondre, durant la soirée.
En mêlée de presse, M. Ford s’est néanmoins dit fier de s’être ainsi retenu. «Je n’ai pas besoin de lancer des attaques, a-t-il souligné. Le choix est clair, les gens ne choisiront pas les partis qui veulent faire monter les prix.»
Sondages
Les sondages donnent toujours la victoire aux progressistes-conservateurs de Doug Ford, alors que les libéraux de Steven Del Duca poursuivent leur ascension et se maintenant en deuxième position.
Les néodémocrates sont à la troisième place et continuent de perdre des points d’appui de la population.
Le débat avait lieu dans les studios de TVO, au centre-ville de Toronto, et était diffusé sur plusieurs chaines de télévision en Ontario. Un débat avec les principaux candidats francophones des quatre partis sera présenté mardi soir par Radio-Canada et TFO.
Les Ontariens sont appelés aux urnes le 2 juin.