«Tout semble indiquer [que Mme Mulroney] serait prête à accepter une Université de Sudbury qui offrirait de la programmation en français, mais sans pour autant forcer Laurentian de lui transférer sa programmation de langue française. Le résultat serait une fragmentation de l’offre, une fragmentation potentiellement désastreuse», affirme la Coalition dans un communiqué daté du 19 mai.
Pendant la campagne électorale, le Parti conservateur est le seul, parmi les quatre grands partis, qui n’a pas promis le transfert de la programmation en français vers l’Université de Sudbury. Pour la Coalition, c’est pourtant la seule solution viable.
«On avait espéré au moins une annonce de financement provisoire avant l’élection. On ne l’a pas eu. Il y a eu l’annonce du fédéral. Et oui, la province a dû faire la demande, alors il y a au moins ça. Mais il n’y a [pas d’annonce] publique du côté de la province. Pas d’engagement clair envers le projet de l’Université de Sudbury», indique le porte-parole, Denis Constantineau, en entrevue avec Le Voyageur.
L’annonce en question est le financement de 1,9 million $ pour lancer une évaluation auprès de la Commission d’évaluation de la qualité de l’éducation postsecondaire. Celle-ci permettra de déterminer si l’Université de Sudbury atteint les normes de la province pour remettre des diplômes.
La Coalition souhaite tout de même que le transfert s’opère rapidement, même avant la fin de l’évaluation de la Commission. M. Constantineau mentionne que l’Université de Sudbury a déjà remis de diplômes avant la création de l’Université Laurentienne. De plus, tous les programmes qui seraient transférés sont déjà des programmes approuvés et reconnus.
«Ça permettrait à l’Université de Sudbury de commencer avec des assises, plutôt que de commencer avec la reconnaissance qu’ils ont la capacité d’offrir des diplômes», dit le porte-parole.
Ce que craint la Coalition, c’est que l’exode des étudiants francophones se poursuive trop longtemps. S’il faut attendre cinq ans — comme pour l’Université de l’Ontario français par exemple —, il pourrait être trop tard pour réparer les dommages causés par l’Université Laurentienne.
«En se réfugiant derrière le processus de la Commission, le gouvernement nous condamne à un projet de très longue haleine sans aucune garantie. Pendant ce temps, nos jeunes quittent la région et nous perdons nos professeurs. C’est l’économie de la région qui en souffre», disent-ils dans le communiqué.