CAGE trouve ses origines 30 ans dans le passé, dans un groupe de deux hommes avec un ordinateur MacIntosh. «En 1992, c’était juste moi et [le saxophoniste] Jean-Yves Bégin, un gros Mac noir et blanc et le programme M», dit-il.
Le logiciel M est à la base du projet. Le programme décide, les musiciens suivent. Il s’agit d’une performance interactive, en direct, entre le groupe, CAGE et le programme.
Les racines de M se trouvent dans les idées promues par le légendaire compositeur John Cage. «[Il] jouait beaucoup avec des probabilités. Il a sorti une thèse et il ne savait pas quoi l’appeler. Il a ramassé des pièces de Scrabble et a joué avec des probabilités. Il a fini par l’appeler M», raconte Dan Bédard.
Vingt ans plus tard, fascinés par l’amour de John Cage pour les probabilités, deux hommes ont créé le programme informatique M à Los Angeles. «[Ils ont] décidé de créer un logiciel qui est un instrument intelligent et compositeur en même temps. Il ne joue pas des notes; ce sont des probabilités», mentionne-t-il.
Également admirateur de John Cage, Dan Bédard a décidé de réaliser son propre projet en mélangeant de la musique en direct avec M. «Quand j’ai commencé le groupe, j’ai décidé de faire l’inverse. J’ai décidé de l’appeler CAGE», dit-il. Cependant, «ce n’est pas un hommage à Cage. C’est juste des probabilités», dit-il.
Malgré les reports, Dan Bédard est toujours passionné par le projet. Il a modifié la configuration du groupe au fil des ans, essayant différents sons avec différents musiciens. Projet largement improvisé qui va même plus loin que le jazz, CAGE propose une performance musicale presque impossible à répéter.
Le programme informatique a toutes sortes de configurations qui fonctionnent avec des probabilités qui lui sont attribuées. Par exemple, si on lui attribue une collection de sons de percussion numériques, il calculera et jouera certains sons. De nombreuses variables entrent en jeu lorsque M choisit un son, ainsi que le moment où il joue, la manière dont il joue, la fréquence de répétition, etc. «Le programme peut composer instantanément. Il y a vraiment des possibilités infinies», souligne M. Bédard.
Autre exemple des nombreuses possibilités de M, le programme peut également contrôler les effets sonores attribués à chaque musicien. Par exemple, si un saxophoniste dispose d’un son d’écho qui peut être utilisé dans la chaine de signal, M modifiera constamment sa configuration, tandis que le saxophoniste interagit avec les sons de percussion fournis.
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