D’ici à 2024, Kyla Heyming animera des activités et des ateliers consacrés à la rédaction de poésie. Elle prévoit rassembler un contenu engageant et créer des expériences stimulantes, en anglais et en français, afin d’inspirer la communauté à lire, à réciter et à écrire des poèmes.
«Mon rôle consiste notamment à encourager d’autres jeunes et d’autres gens à se lancer dans l’écriture. De jeunes poètes et écrivains hésitent encore à développer leur talent à Sudbury. Ils pensent aller tenter leur chance ailleurs. Qu’ils reconnaissent qu’il y a une bonne communauté littéraire et de bonnes connexions ici qui peuvent les aider à avancer dans leur parcours», déclare Kyla Heyming.
Une poésie accessible
Au cours de son mandat, la 7e poète officielle du Grand Sudbury se veut être l’inspiration et le contact pour différents membres de la communauté. Elle priorise des partenariats avec divers organismes et des festivals locaux pour amorcer une collaboration interdisciplinaire dans la poésie.
«Nous développerons la poésie-musique, la poésie-art, la poésie technologie pour montrer qu’il y a plus d’une façon de présenter la poésie et comment une discipline artistique peut en inspirer une autre. Nous avons collaboré, cet été, avec le [Northern Lights] Festival Boréal et discutons en ce moment avec le festival Jazz Sudbury», dit-elle.
Parfaitement bilingue, Kyla Heyming assumera son rôle de poète officielle en programmant des activités hybrides, en deux langues. «Cela permettra à un grand nombre de personnes d’y avoir accès.»
Elle compte créer un genre d’archives numériques qui comprendront des vidéos de récitations de poèmes, d’enregistrements d’ateliers et d’autres évènements accessibles sur une plateforme. «Ça pourra être utilisé comme ressources pédagogiques aussi bien pour les professeurs que pour les nouveaux poètes et tous ceux qui veulent apprendre davantage la poésie. Je vais rendre la poésie plus accessible en montrant que la poésie existe au-delà de ce qu’on apprend à l’école sur elle», ajoute-t-elle, avant d’inviter les jeunes à ne pas attendre leur diplôme d’études secondaires pour débuter leur cheminement littéraire.
Un don qui s’est manifesté très tôt
Âgée de 28 ans, Kyla Heyming, née à Sudbury, écrit depuis qu’elle a 14 ans. Et tout part de son amour pour la lecture dès un jeune âge. «J’ai toujours été quelqu’un qui adore lire. Je passais mon temps à lire, mais aussi… à écrire. Souvent, en effet, j’imaginais des histoires pour lesquelles je ne trouvais pas l’équivalent. Alors j’appliquais la fameuse citation [de la romancière américaine Toni Morrison] : “S’il y a un livre que tu veux lire, mais qui n’a pas encore été écrit, alors tu dois l’écrire”».
Depuis, elle a trouvé en elle un désir et une connexion à l’écriture. Mais son inspiration à proprement parler viendra de Charles Bukowski, auteur américain de romans et de poésie. «Une fois pendant que je révisais des citations pour m’inspirer, je suis tombée sur une citation de Charles Bukowski. Je l’ai aimé et j’ai lu ses autres recueils. Ça a tellement résonné en moi et c’est comme ça que je suis tombée en amour avec la poésie», raconte-t-elle.
Les avantages de la poésie sur les autres genres
Kyla Heyming s’exprime à travers différents genres littéraires. Elle a commencé par la poésie, mais écrit aussi de la fiction. Elle travaille sur un roman et sur un projet humoristique. Elle a aussi composé des essais et des dissertations. Elle est un peu partout, mais «c’est au cœur de la poésie que j’ai retrouvé le plus de succès, jusqu’à date. Pour moi, la poésie est quelque chose de très émotionnel. Elle peut capturer un souvenir, une histoire», illustre-t-elle.
La poésie est forte pour Kyla Heyming. «La poésie est susceptible d’exprimer les sentiments qu’on a. Et pour quelque chose que d’autres écrits expriment dans des centaines de pages, un poème crée le même impact dans seulement quelques lignes. Le poème a cette force de résonner avec quelqu’un même s’il ne comprend pas exactement l’intention originale du poème», fait-elle remarquer.
Les poèmes et les textes de non-fiction de Kyla Heyming ont été publiés dans un certain nombre de revues d’arts et de littérature. Elle est notamment l’auteure de For Those I Have Loved, sa première collection de poésie publiée par HARP Publishing : The People’s Press. Une maison d’édition avec un concept intéressant, selon Kyla Heyming. «Elle ne publie que des recueils qui utilisent l’art comme processus de guérison. For Those I Have Loved est une collection de poèmes qui étudie l’amour et la perte. Le recueil parle de comment faire un deuil», dit-elle.
C’est ce parcours de Kyla Heyming qui a certainement conduit à sa nomination au poste de poète officielle du Grand Sudbury.