Selon lui, le Canada est complètement brisé et il est le seul à pouvoir le réparer. C’est le discours qu’il propage depuis sa course au leadeurship conservateur. Il y a cependant de sérieuses failles dans ce discours.
D’abord, soyons honnêtes, le Canada n’est pas brisé. Bien sûr, le pays connait certaines difficultés, mais, de tout temps, tous les pays, même les mieux gouvernés, en connaissent. Ça ne veut pas dire qu’ils sont brisés.
De toute façon, comment pouvons-nous croire une telle bêtise quand le Canada finit toujours dans les premiers rangs dans les sondages mondiaux sur la qualité de vie, la liberté civile, la sécurité, l’économie, la liberté de presse et de religion, l’égalité des sexes, etc. En fait, le Canada est reconnu comme étant le troisième meilleur pays au monde, toutes catégories. Alors Canada brisé, mon œil!
Deuxièmement, il est difficile de croire que seul Pierre Poilièvre et ses disciples de droite peuvent réparer quoi que ce soit. En tout cas, pas si on en juge d’après les discours du chef. Il est peut-être très bon pour mettre le doigt sur les bobos, mais que propose-t-il comme remède? Il ne propose que des niaiseries, comme licencier le gouverneur de la Banque du Canada, acheter des cryptomonnaies pour éviter l’inflation ou emprisonner tous les gens qui souffrent de dépendance aux drogues dures.
En fait, Poilièvre n’est qu’un chialeux qui amplifie et déforme les difficultés normales que peut vivre un pays dans le but d’obtenir les votes des autres chialeux, comme le «convoi de la libarté» qui a paralysé Ottawa et certains postes-frontière il y a un an. Les dirigeants de ce convoi n’ont jamais proposé de réelles solutions non plus.
Troisièmement, et c’est probablement la plus sérieuse faille dans le discours du chef conservateur, ses élucubrations ne font que diviser les Canadiens en attisant la haine. Or, si le pays connait des difficultés, et nous savons tous qu’il y en a, c’est plutôt le temps d’unir les Canadiens autour d’un projet d’avenir positif.
Le problème avec la stratégie destructrice du chef conservateur, c’est qu’elle risque de réussir. On n’a qu’à se souvenir de Donald Trump. Dès le début de sa campagne, Trump a descendu un escalier roulant en parlant d’immigration et en traitant les réfugiés de bandits et de voleurs. Pendant toute sa campagne, il a constamment soulevé les problèmes de l’Amérique sans suggérer de vraies solutions et il a été élu. Souvenons-nous que cette tactique n’a fait que diviser son pays, au point où plusieurs spécialistes croient que ça prendra des décennies pour que sa démocratie s’en remette.
Pour l’instant, il n’y a pas beaucoup de partis politiques en Occident qui proposent de sérieux projets d’avenir. C’est pourtant la seule façon de garantir un avenir prospère et heureux. Avis aux autres partis politiques du Canada.