Joan Hart n’a elle-même jamais participé à un concours de personnalité. Toutefois, lorsqu’elle a été approchée en 1973 pour donner un coup de main à un concours qui manquait de bénévoles, l’enseignante à temps partiel, qui avait également suivi quelques cours d’esthétique et de mode, a accepté.
«En 1974, j’ai été sélectionné pour travailler avec Miss Northern Ontario Canada, qui était à Timmins. Ils avaient besoin d’un chaperon pour aller à Miss Canada avec leur gagnante et j’ai dit “oui”. Une fois que je suis arrivée, une des coiffeuses manquait, une des maquilleuses manquait, puis il n’y avait personne pour arranger et ajuster des costumes, alors j’ai aidé en arrière-scène. C’est à ce temps-là que j’ai commencé à être chaperon et à aider aux concours de beauté», explique-t-elle.
Puisqu’elle est bilingue, la bénévole a eu régulièrement l’occasion de travailler étroitement avec les participantes francophones du concours, vu qu’il y avait peu de bénévoles francophones. «J’étais responsable des filles du Québec et des francophones. J’aide aussi les filles de Québec lors des entrevues et je vais avec eux autres pour rencontrer les juges en tant que traductrice», indique la bénévole.
Mme Hart a eu plusieurs rôles dans divers concours, comme aider à l’organisation, juger et entrainer les jeunes femmes à bien se comporter lors d’une entrevue.
Une de ses plus grandes sources de motivation est de voir le succès et l’accomplissement des participantes. «Moi, j’aime bien le succès, de voir de jeunes filles heureuses et de voir qu’elles ont accompli leur rêve. Le succès des jeunes filles, c’est une inspiration pour moi. C’est une récompense, puisqu’on est tous des bénévoles et mon travail vient du cœur», dit-elle.

Il y a beaucoup de jeunes filles avec qui j’ai travaillé qui sont maintenant des [médecins], des avocates, et toutes sortes de métiers.
«Je vois aussi qu’il y a de nouvelles Canadiennes qui sont très timides, donc elles voient qu’elles sont reconnues au Canada puis ça leur donne l’ambition de dire qu’elles vont continuer», poursuit Mme Hart.
S’il y a une chose qu’elle a apprise au cours de ses 45 ans de service, c’est que cette aide qu’elle apporte lui permet d’être toujours en train d’apprendre. Par exemple, lorsqu’elle fait des entrevues avec des participantes potentielles afin d’aider le comité de sélection, elle apprend des faits sur leur ville. Elle a également dû s’adapter à l’évolution de la mode à travers les années.

Un passetemps plein de récompenses
Madame Hart a reçu plusieurs distinctions au cours de sa vie pour son engagement dans les concours de personnalité, dont le prix civique de la ville du Grand Sudbury en 2010 et son intronisation au
Canadian Pageant Hall of Fame la même année.
En 2014, la mairesse de Nipissing Ouest, Joanne Savage, a reconnu son dévouement aux concours de la région en lui présentant une écharpe qui lui donne le titre de «Reine du Nipissing Ouest», une couronne et 40 œillets roses. La couronne était une réplique de la couronne de la reine Élizabeth II.
La bénévole a eu l’occasion de vivre plusieurs expériences enrichissantes. Par exemple, en 1974, elle a accompagné Miss Northern Ontario, Anne Topp, à la Maison-Blanche, à Washington. Elle a même été invitée à un déjeuner avec la Reine Élizabeth II lors de son passage à Sudbury en 1984.
«Notre Miss Northern Ontario venait de Holtyre et elle collectionnait toutes sortes de choses qui ont à faire avec la royauté. Quand le maire de Sudbury, Peter Wong, a su ça, il nous a donné une passe pour aller à l’ouverture officielle de Science Nord, rencontrer et déjeuner à la même table que la Reine», raconte-t-elle.
En plus de son bénévolat, Mme Hart est une artiste visuelle. En 1992, une peinture qu’elle avait réalisée a été transformée en timbre de poste. «Le Club des arts avait invité neuf artistes de Sudbury, puis il fallait faire une peinture devant 400 personnes dans 3 heures. Ma peinture avait une boite de poste dessus. Ça s’est adonné que cette année-là, les timbres étaient tous à propos des boites de poste. Ils ont fait un encan silencieux avec nos peintures et puis c’est un homme d’Ottawa qui était à la retraite et qui collectionnait des timbres qui a acheté ma peinture. Après qu’il l’a acheté, il l’a soumise pour qu’elle devienne un timbre», raconte Mme Hart.
