Le projet de piscine municipale a été ravivé par le nouveau conseil municipal de Kapuskasing plus tôt cette année lorsque le programme de financement du fédéral a été présenté aux élus. Si la demande est acceptée, la municipalité pourra faire couvrir jusqu’à 73,3 % des frais.
Une facture de 22,7 millions $ semble imposante pour plusieurs résidents, mais le conseiller responsable des loisirs, Sébastien Lessard, indique qu’il faut tirer le maximum de la subvention. «C’était important de vraiment tout mettre dans le projet. Ce n’est pas juste les “must have”, mais aussi les “nice to have” qui y sont inclus, explique l’élu. Quand on regarde le cout réel à la municipalité, ce qui est d’environ 6 millions (de dollars), c’est quelque chose qui est absorbable.»
L’estimation du prix est presque trois fois plus élevée que le cout estimé il y a deux ans (8,5 millions $). Malgré l’inquiétude apparente des citoyens sur les réseaux sociaux, M. Lessard indique que la municipalité se gardera l’option de modifier le projet si nécessaire une fois que la demande sera approuvée.
«On a vraiment mis la gomme, assure-t-il. Si on est assez chanceux d’obtenir cette subvention-là, on va avoir du temps pour réévaluer tous les éléments qui font partie du projet puis déterminer “est-ce qu’on les garde ou est-ce qu’on recule sur ces items-là?”»
Grâce à une saine pratique financière, la Ville de Kapuskasing a réduit son déficit de plusieurs millions de dollars depuis la suspension du projet en 2017. Le directeur général de Kapuskasing, Guylain Baril, estime qu’avec le travail effectué, l’argent est disponible pour assurer la construction de la piscine. «On a développé une stratégie qui fait en sorte qu’on ne dépense pas plus que les surplus d’il y a deux ans sur les projets, élabore M. Baril. Aujourd’hui, on aurait l’argent pour payer une piscine.»
De plus, la municipalité pourra tirer de l’argent des revenus générés par Énergie Kapuskasing, qui remet tous ses profits à la Ville depuis la fin de sa phase de construction en janvier 2019.
Il y aura cependant des choix à faire puisque plusieurs autres projets d’infrastructure feront compétition à la piscine. M. Baril croit que c’est un bon problème à avoir, parce qu’il y a beaucoup d’occasions pour exécuter des travaux sans débourser une grande somme d’argent.

Couts reliés
Les conseillers municipaux se sont longtemps questionnés sur les couts qui seront reliés à la nouvelle piscine lors de leur rencontre le 4 novembre.
Les responsables du projet estiment que l’exploitation de l’édifice coutera 20 % ou 130 000 $ de plus. L’édifice actuel nécessite 650 000$ par année pour être maintenu. Malgré cette augmentation, les revenus générés par la nouvelle piscine pourraient compenser ces dépenses additionnelles.
Pour ce qui est de l’impact sur le contribuable moyen, le directeur général indique que la plupart des frais sont subventionnés, ce qui veut dire que les conséquences seront minimes. « Ça fait trois ans qu’on fait des projets à Kap et les taxes n’augmentent pas», dit-il, en donnant comme exemple la réparation de l’autoroute 11 jusqu’aux rues Brunelle Nord et Sud. «Ce sont des grosses dépenses sans augmentation des taxes. Un n’égale pas l’autre. Ça ne veut pas dire que parce qu’il y aura une nouvelle piscine que les taxes vont monter. Je dirais qu’elles vont augmenter parce que le cout de la vie va croitre.»
Rappelons que la Ville de Kapuskasing s’est beaucoup inspirée de l’installation de Kirkland Lake pour développer son propre schéma. La municipalité espère obtenir une réponse au sujet de sa demande au printemps 2020 afin de commencer la construction de la piscine en face du Palais des Sports sur la rue Brunelle Nord l’année suivante.