Fondée en 2012 par la professeure et artiste visuelle Andrea Pinheiro, 180 Projects est une galerie d’art contemporain située dans un quartier défavorisé du centre-ville de Sault-Ste-Marie. Elle résiste depuis déjà huit ans à la fermeture malgré l’isolement, l’épuisement et les contraintes budgétaires.
Encore peu connue du public, la galerie 180 Projects a récemment ouvert ses portes à la communauté artistique locale pour l’exposition Animal Nature, qui avait lieu du 22 février au 8 mars dernier. Cette exposition de deux semaines représentait l’aboutissement des efforts collectifs d’un groupe d’artistes bénévoles qui se sont joints à Andrea Pinheiro pour fonder le Collectif ad hoc 180 Projects.
«Grâce à une subvention de 9000 $ du Conseil des arts de l’Ontario, nous venons de terminer un processus organisationnel qui nous a menés à nous ouvrir, à réseauter et à créer davantage de liens avec notre communauté», explique Lisa Meschino, l’une des membres du Collectif ad hoc 180 Projects.
La galerie 180 Projects a également reçu, en février 2020, une subvention de 3000 $ de la Ville de Saulte-Ste-Marie.
«L’exposition Animal Nature représente un premier effort de repousser les barrières artistiques entre créateurs et créatrices de la région et artistes professionnels académiques», soutient encore Mme Meschino.
En effet, l’espace expérimental situé dans un ancien édifice commercial avait jusqu’à présent offert des expositions de thèses, des performances et des installations d’artistes professionnels ontariens et anichinabés, mais 180 Projects n’avait jamais encore ouvert ses portes à la communauté artistique locale.

Quatre artistes francophones
Parmi la cinquantaine d’artistes exposés se trouvaient quatre francophones. Pour Kyrstiana Bourdage, une jeune artiste émergente, cette exposition a représenté une excellente occasion d’exposer ses gravures aux côtés du travail d’autres artistes francophones, comme Aryo, Goldie Barzan et Angéline Castilloux. «J’ai aimé exposer mes gravures et mes autocollants. C’était bien de voir tout le monde s’amuser ensemble à l’exposition! De créer mes autocollants de grenouille m’a permis de m’amuser un peu et de relaxer», relate Krystiana Bourdage.
L’amour des animaux a aussi motivé Goldie Barzan et son fils Aryo, le plus jeune artiste de l’exposition, à participer à Animal Nature. «Mon garçon de cinq ans, Aryo, suit des cours de peinture depuis quelques années. Quand il a montré de l’intérêt pour la peinture, moi aussi je m’y suis mise. Nous avons bien aimé notre expérience à 180 Projects. Aryo était très intéressé par les diverses œuvres d’art, il aime beaucoup les animaux», raconte Goldie Barzan.

Regroupant plus de 200 œuvres, l’exposition Animal Nature était ouverte à toutes les formes et médiums : de la photographie à la sculpture, en passant par la peinture et le dessin.
Au profit des animaux
Les dessins botaniques d’Angéline Castilloux, originaire de Chapleau, ont su ravir les spectateurs. «J’adore peindre des fleurs, mais je ne pense pas avoir dessiné des insectes avant de suivre des cours de dessin à l’Université d’Algoma avec Andrea Pinheiro. Elle nous a fait dessiner les images d’insectes qu’elle projetait sur un écran. J’ai réalisé qu’ils étaient amusants à dessiner et que ce n’était pas aussi difficile que je le pensais. J’ai aussi commencé à dessiner des oiseaux il y a plusieurs années. Je pense que le premier oiseau que j’ai dessiné, c’était un croquis au crayon d’un rouge-gorge. Comme les insectes, j’ai trouvé que j’aimais bien dessiner ça, alors j’ai continué.»

L’étude de la faune, de la biologie, des processus urbains et domestiques ainsi que les frontières entre l’activité humaine et l’environnement comptent parmi les préoccupations du Collectif ad hoc 180 Projects et des participants à Animal Nature.
«Nous avons voulu unir nos efforts pour venir en aide à la faune australienne, ravagée par les incendies récents, ainsi qu’à nos animaux domestiques locaux. Nous avons décidé de partager les recettes de la vente des œuvres entre la galerie et trois organismes de protection des animaux, soit Wires, TAAG, et la Société de protection des animaux de Sault-Ste-Marie», expose l’artiste visuelle et chercheuse pour l’Institut de recherche Nordik, Lisa Meschino.
En plus de faire connaitre la galerie et les membres du collectif, Animal Nature a servi d’évènement catalyseur en offrant aux participants une première occasion de devenir membre. La cinquantaine d’artistes qui s’y sont joints auront donc l’occasion de revenir participer aux prochaines expositions ouvertes.
De plus, les artistes de la région seront invités à voir les expositions de thèses des étudiants de l’Université d’Algoma et des artistes professionnels provinciaux, nationaux et internationaux, que la galerie 180 Projects compte bientôt exposer. Ce sera là une occasion de sensibiliser les artistes de tous les âges et de tous les niveaux à des expressions artistiques expérimentales et contemporaines.