le Lundi 2 octobre 2023
le Mercredi 4 novembre 2020 19:53 Arts et culture

Une tranche de vie absurde par Isaac Robitaille

Y avait-il déjà une anguille dans ce café d’Isaac Robitaille en 2018? — Photo : Archives
Y avait-il déjà une anguille dans ce café d’Isaac Robitaille en 2018?
Photo : Archives
Une anguille dans mon café
Une tranche de vie absurde par Isaac Robitaille
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La prochaine mise en lecture présentée cette semaine au Théâtre du Nouvel-Ontario (TNO) est peut-être l’ultime création théâtrale ouverte à l’interprétation. De l’aveu même de l’auteur, Isaac Robitaille, Une anguille dans mon café est difficile à décrire, expliquer et caractériser.

«La façon la plus succincte que je l’ai entendu décrite, c’est par le stagiaire en communication du [TNO], Jeffrey Kambou, il a dit que c’était un peu une “slice of life absurde”», dit-il.

Isaac Robitaille se souvient d’un conseil qu’il a reçu de l’homme de théâtre franco-ontarien Joël Beddows : «Quand tu écris une pièce, tu devrais toujours avoir en tête c’est quoi ta thèse, c’est quoi ton message, ce que ta pièce essaye de dire.»  

Il ne le savait pas quand il a reçu le conseil et il ne l’a jamais trouvé, ou il trouvait qu’il insistait trop et que ça ne fonctionnait plus.

Une anguille dans mon café ne suit pas ce conseil pour une autre raison. Le texte original, aux yeux de l’auteur, était mauvais. «J’ai retiré tout ce qui ne fonctionnait pas dans la pièce et j’ai été laissé avec ce qui fonctionnait. Mais ce qui fonctionnait n’était pas la pièce que j’avais écrite au début. Donc je ne sais pas ce que c’est.»

Par conséquent, il ne peut pas expliquer logiquement ce qui se passe dans la pièce ou ce que les personnages racontent. «Honnêtement. Je l’ai écrit et je ne comprends pas. Je crois que c’est drôle, mais je ne suis pas certain.» (Une autre source anonyme nous a laissé entendre que c’est très drôle!)

Cette incertitude face au thème de la pièce l’a fait refuser une première offre du programme de Théâtre de l’Université Laurentienne de faire une mise en lecture. Si lui ne pouvait l’expliquer alors qu’il l’a écrite, quelle chance auront les spectateurs?

«Dans les lectures préliminaires, les gens semblaient aimer ça et ils étaient capables de mettre leur propre sens à beaucoup d’éléments de la pièce.» Ce sens multiple et l’intérêt démontré pour la présenter l’ont finalement convaincu.

«J’ai relu le texte, il y avait des choses que j’aimais bien dedans, donc je les ai retravaillés.» Avec l’aide d’Antoine Côté-Legault comme conseiller dramaturgique, une mise en lecture avait finalement été prévue en avril, mais elle a été annulée par la pandémie. Le texte s’est finalement retrouvé entre les mains de l’équipe du TNO, qui a décidé de l’inclure dans sa série Unplugged.

Il est satisfait de cette version du texte, «mais s’il y a des choses que je peux améliorer après cette lecture, parce que je ne l’ai quand même jamais vue sur scène, je ne suis pas fermé à l’idée de retravailler le texte».

En attendant de voir sa première itération présentée devant public, Isaac laisse le champ libre à la metteuse en scène, Gabrielle Noël de Tilly, pour interpréter son texte. Les «non-personnages» seront interprétés par quatre étudiants du programme de Théâtre de la Laurentienne : Michael Lemire, Maël Bisson, Mauricio Campbell-Martinez et Maxime Cayouette. Le nombre de places pour la série Unplugged est très limité, il est préférable d’appeler la billetterie pour savoir si des places se libèrent : 705-525-5606.