Le Centre communautaire francophone de Sarnia (CCFS) a lancé la semaine dernière des ateliers d’art pour adolescents et ainés grâce à une subvention de 26 700 $ obtenue dans le cadre du Programme d’appui à la francophonie ontarienne (PAFO). Entre peinture et cinéma, le CCFS espère que jeunes et moins jeunes saisiront l’occasion de créer en français et de tisser des liens intergénérationnels.
Outre l’embauche de l’artiste et animatrice Chantée Timperley, la subvention servira à développer deux programmes artistiques pour deux types de clientèle : Tanya Tamilio, présidente du CCFS, explique qu’un atelier d’art axé sur la peinture sera offert après l’école aux ados, alors que dans la journée, ce seront les ainés qui bénéficieront des conseils de l’artiste visuelle.
Pourquoi la peinture? «Nos sondages nous indiquent, précise Mme Tamilio, que les jeunes souhaitent avoir ce genre d’activités. Il y a déjà eu des chorales en français et des activités sportives, mais ce sera la première fois que la peinture sera enseignée en français au Centre.»
L’argent reçu servira également à mettre sur pied un second atelier visant à produire un court métrage intergénérationnel. Ainés et ados se partageront le savoir-faire du nouvel agent de projets et responsable des communications au CCFS, David Lauzier, qui en sera à son 4e court métrage.
Ce sera aussi une première pour ce type d’atelier au CCFS.
Besoin de s’exprimer
Ça fait trois ans que le CCFS travaille pour offrir un programme d’arts sur une base régulière. Ce projet, intitulé «Fiers d’être francophones dans une petite ville», s’étendra jusqu’au 31 mars.
«Par le passé, on a déjà proposé des activités artistiques, mais c’était très temporaire. On n’avait pas d’argent», mentionne Tanya Tamilio.
En pleine pandémie, l’artiste Chantée Timperley est d’avis que jeunes et moins jeunes «[manquent] de connexions à cause de la COVID-19». Les ateliers qu’elle animera devraient permettre d’extérioriser un vécu jusqu’ici confiné dans une bulle.

Et comme Mme Timperley souhaite s’adapter aux circonstances, les ateliers se donneront à la fois en personne et à distance pour ceux et celles qui le souhaitent. «Les jeunes viendront chercher le matériel avant l’atelier. Ils pourront participer à l’atelier en même temps que les autres, mais à distance. Ce sera un défi!», admet-elle tout en demeurant optimiste.
L’artiste franco-ontarienne, qui s’exprime notamment à travers ses acryliques, croit que tout le monde peut peindre. Bien sûr, ce n’est pas la même approche avec les adultes qu’avec les ados : «On va commencer avec des choses pas trop techniques. Après tout, l’art, c’est subjectif!» résume Mme Timperley.
Le court métrage prend la relève
De son côté, David Lauzier a dû s’adapter avant même que le projet commence; une pièce de théâtre avait été d’abord envisagée il y a quelques semaines, mais en raison des contraintes sanitaires, le court métrage a plutôt été privilégié.
«C’est plus facile de respecter la distanciation sociale au cinéma que d’avoir 12 personnes sur une scène», mentionne le Québécois venu s’installer à Sarnia il y a huit ans. «On va commencer par un atelier d’écriture», précise-t-il. Le résultat final devrait donner un film entre 10 et 15 minutes.
Même si le sujet du court métrage n’est pas encore arrêté, il est fort possible que celui-ci traite d’une forme d’art comme le chant ou la danse.

On se retrouve en mars!
Le CCFS compte bien profiter de la Semaine nationale de la francophonie, qui a lieu en mars pour montrer ce qui aura été fait au cours des quatre mois précédents. La présidente du Centre parle notamment d’une exposition conjointe au cours de cette semaine francophone.
Quant au film tourné, David Lauzier parle d’en faire un évènement en le présentant à la communauté, qui compte près de 5500 francophones.