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le Vendredi 12 novembre 2021 15:41 Arts et culture

«Je ne peux pas estimer combien de contes j’ai en tête» — Dan Yangary

«Je ne peux pas estimer combien de contes j’ai en tête» — Dan Yangary
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Passionné par les contes, Dan Yangary est un jeune gabonais installé dans le Nord de l’Ontario. Pour une deuxième fois consécutive, il participe aux activités de la semaine nationale de l’immigration francophone. Cette année, il partage la richesse des contes d’Afrique centrale aux communautés de Hearst et Kapuskasing.

Né à Libreville, au Gabon, en 1992, Dan Yangary a fait ses études primaires, secondaires et universitaires dans ce pays francophone d’Afrique centrale. Son parcours a été couronné par un baccalauréat en littérature comparée. 

En 2018, il quitte son pays et vient poursuivre ses études à l’Université de Hearst, cette fois-ci dans le programme de Gestion et administration des entreprises. Il en a obtenu un diplôme de baccalauréat en mai dernier. Le choix de Hearst n’était pas un hasard : «Certains membres de ma famille vivaient déjà ici. Cela a simplifié les démarches pour venir étudier à Hearst», explique-t-il. 

Un autre atout : la communauté de cette ville est majoritairement francophone. Il pouvait ainsi s’adapter facilement à sa nouvelle vie.

Passion pour les contes

S’intéresser aux contes, lire et raconter ces récits de faits ou d’aventures imaginaires, il le fait pendant ses temps libres depuis un jeune âge : «Je lis beaucoup. Ce sont des histoires que j’emmagasine. Ce sont des histoires que j’ai acquises depuis ma petite enfance. J’ai conservé tout ça en mémoire», dit-il. 

Les contes que Dan Yangary raconte sont le reflet de la société traditionnelle de son pays, le Gabon, mais aussi d’autres pays de la même région, comme le Congo et le Cameroun. Ils mettent en scène des animaux ou des personnages dans des scénarios parfois dénués de toute logique contemporaine. «Les gens actuellement ne peuvent pas comprendre son contenu et la morale transmise», fait remarquer Dan Yangary.

Photo : Courtoisie

Pourtant, ces animaux ou ces personnages illustrent certains caractères de la vie. Les contes véhiculent des leçons culturelles. Le conteur le confirme : «les contes ont une morale par rapport à la vie, par rapport au quotidien». Dans certains contes, on insiste sur les enfants qui doivent écouter leurs parents. Dans d’autres, on invite tout le monde à avoir les caractéristiques d’une bonne moralité (l’honnêteté, le courage, etc.).

Dan Yangary a grandi en lisant le livre Les contes gabonais d’André Raponda-Walker. Cet auteur, qui a également été le premier prêtre gabonais, avait recueilli ces contes directement auprès des conteurs traditionnels du Gabon. Un peu comme le père Germain Lemieux l’a fait pour les francophones du Nord de l’Ontario.

À travers ces contes, les animaux parlent, les morts ressuscitent, les sorciers et les esprits secourent ou attaquent les héros. Pour Dan Yangary, Les contes gabonais était comparable à la Bible des chrétiens. Il le lisait souvent. Avec les contes que contiennent les 490 pages du livre, en plus de ceux qui lui avaient été racontés par ses grand frères et ses parents, «concrètement, je ne peux pas estimer combien j’ai en tête», répond-il.

Partage des cultures

Le 6 novembre, dans le cadre de la Semaine nationale de l’immigration francophone, Dan Yangary a partagé la culture de son pays d’origine à travers les contes avec la communauté de Hearst. 

À la fin de la présentation, les avis sont partagés. Certains, connaissant un peu la mythologie, ne sont pas étonnés de la présence des animaux dans ce qui est raconté. D’autres sont surpris. Ils posent des questions. Ils se demandent si c’est réellement comme ça que ça se passe en Afrique. Le conteur explique qu’il s’agit du temps ancien. 

Finalement, ils remarquent et comprennent la richesse culturelle d’ailleurs. D’autres pourront en bénéficier, car Dan Yangary reste à Hearst et offrira un présentation de contes du Gabon à la Bibliothèque publique de Kapuskasing le 13 novembre. 

Il travaille actuellement chez Les médias de l’épinette noire à Hearst.

Photo : Courtoisie RIFNO