Il y a plusieurs films en français à voir au Sudbury Indie Cinema Coop en décembre. Il y a déjà trois belles surprises qui commencent cette fin de semaine.
Quel effet la perte de quelque chose a sur notre vie? Peut-on être mieux après? Est-ce que l’importance qu’on y accorde fait une différence? Malgré son titre, le documentaire Prière pour une mitaine perdue dépasse, et de loin, la réflexion sur les pertes matérielles.
Le réalisateur Jean-François Lesage semble avoir été inspiré par le kiosque des objets perdus du métro de Montréal. Y a-t-il des histoires derrière ces mitaines, ces cartes, ces lunettes perdues? Qu’est-ce que les gens aimeraient retrouver?
En conversations et en entrevues, des gens de tous les horizons parlent de ce qu’ils ont perdu. Une tuque qu’on a tricotée soi-même, sa carte avec une photo de ses parents décédés, un membre de sa famille, la santé, l’amour de sa vie…
Que nous reste-t-il? Comment cette perte a-t-elle changé notre perception du monde? Est-ce qu’on veut la retrouver ou est-ce qu’on accepte sa disparition?
Le film peut presque servir de préthérapie; le début du sentier vers la guérison. En écoutant les témoignages touchants et sincères, on peut apprendre et en tirer quelques leçons. «Un accident, ce n’est pas juste des pertes», affirme philosophiquement un homme cloué à son fauteuil roulant.
Le choix de filmer en noir et blanc et en hiver crée un contraste efficace pour mettre en relief les témoignages. Aussi belles soient les images par contre, ces intermèdes pourraient être plus courtes pour laisser plus de temps pour les témoignages dans un film qui dure quand même seulement 1 h 16.
Prière pour une mitaine perdue sera présenté du 9 au 28 décembre au Sudbury Indie Cinema Coop.

Benedetta
Le film Benedetta est partout présenté comme l’histoire d’une bonne sœur lesbienne. Si les scènes de nudité ne manquent pas, ça reste très réducteur. Il s’agit avant tout d’une intrigue qui réussit à capter notre attention tout au long du film.
Le réalisateur Paul Verhoeven présente une histoire inspirée de la vie de sœur Benedetta Carlini. Déjà considérée très intelligente à 9 ans, elle entre au couvent en 1599 dans la ville italienne de Pescia. Quelques années plus tard, elle est marquée par des stigmates — les mêmes blessures que Jésus lors de sa crucifixion —, ce qui entraine son ascension à la tête de son couvent. Elle sera cependant rapidement accusée de mensonges et de bestialité.
On s’attend à voir un drame historique, mais on est davantage devant un thriller. Ce sont les actions de Benedetta et la réaction des gens autour d’elle qui mènent l’intrigue et la rendent intéressante.
Qui ment? Pour quelle raison? Dans la première moitié, on se demande encore quelle direction choisira le réalisateur.
Le point le plus faible malheureusement est Virginie Efira dans le rôle principal. Elle a ses moments, spécialement quand le divin parle à travers elle, mais sa performance manque d’impact. Le reste de la distribution est plus efficace. Surtout Daphnée Patakia dans le rôle de Bartolomea, pour qui plusieurs scènes devaient être très inconfortables à filmer.
Benedetta sera présenté du 10 au 28 décembre au Sudbury Indie Cinema Coop.
La Guerre des tuques
Le film familial de décembre est le très approprié La Guerre des tuques. Ne vous attendez pas à faire découvrir à vos enfants le classique de votre enfance par contre (il n’y a pas assez d’effets spéciaux selon les miens de toute façon). Il s’agit plutôt du film d’animation 3D de 2015.
Cette interprétation n’en est pas moins drôle et réussie. Vous ne regretterez pas votre sortie en famille. Réservez vos places pour la projection du 12 décembre à 13 h ou du 19 décembre à 13 h.