le Lundi 25 septembre 2023
le Dimanche 26 Décembre 2021 20:21 Arts et culture

Voler à travers l’univers avec Telecolor

Le nouvel album Chamades
Voler à travers l’univers avec Telecolor
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Le trio sudburois d’électro-synth Telecolor a lancé son deuxième album, Chamades, le 3 décembre sur les plateformes numériques et en format vinyle. L’album de 12 pistes est plein du début à la fin d’innombrables mélodies accrocheuses, de tourbillons de timbres de synthétiseur qui s’entremêlent sans effort et de grooves rythmiques qui laisseront une impression durable. 

Le groupe se compose du batteur Mathieu Landry et des frères claviéristes Michel et André Laforge. La musique de tout le disque est composée uniquement de claviers et de batterie travaillant ensemble avec seulement un peu de guitares ici et là. Combinaison musicale unique en soi, le groupe sait décidément se démarquer. 

C’est incroyable à quel point les trois travaillent ensemble pour produire un seul corps sonore. Les frères Laforge semblent se compléter sans effort avec leurs crochets, contremélodies, lignes de basse de synthé et jeux d’accords de piano. Alors que les deux frères semblent s’échanger des lignes, Mathieu Landry est le troisième point d’attache réunissant tout le monde avec une batterie très complète.

L’album a ses hauts et ses bas dynamiques et a certainement une histoire à raconter. Comme le groupe a déjà expliqué au Voyageur, le «squelette thématique» de l’album tourne autour de quatre thèmes : l’émerveillement, la vie après la mort, le temps et le sens d’appartenance.

Peut-être un concept difficile à comprendre basé sur la musique instrumentale pour certains, le thème est heureusement lié par le travail de quatre poètes qui ajoutent une autre dimension de richesse et de profondeur à la musique : Loïc Gauthier Le Coz avec Prélude à une fraction de seconde, Emmanuelle Gingras avec Les rues maternelles, Chloé LaDuchesse avec Patience et Daniel Groleau Landry avec Labyrinthe de l’infini.

Parfois, on a l’impression de voler à travers l’univers en écoutant l’album. Les questions complexes mises de l’avant dans le thème en font un corps d’art très complet qui peut pousser l’auditeur à se poser des questions profondes tout en profitant uniquement de la musique. Fondamentalement, c’est un disque très riche avec de nombreux éléments de ce qui peut composer une grande œuvre.

Il est difficile de choisir quelques morceaux qui se démarquent, car ils sont tous fantastiques. Cependant, Red, Les rues maternelles et Amphibie offrent quelque chose d’un plus haut niveau.

La deuxième piste de l’album, Red, commence avec une belle introduction mélodique de piano qui est ensuite suivi par un synthétiseur et la batterie. Ce qui suit est un refrain qui contient une section rythmique fantastique, suivi d’une troisième section avec un solo de synthétiseur époustouflant. Cela semble ne jamais cesser de se développer vers des sections de plus en plus impressionnantes.

Emmanuelle Gingras récite son poème dans Les rues maternelles. «Je partirai, ne t’inquiète pas. […] Il est trop tard pour penser; mais je suis ici pour recreuser les empreintes de départ laisser devant moi.» Cette chanson est très spéciale, car le groupe a capturé exactement la thématique du texte comme s’il s’agissait de compositeurs travaillant avec des scènes d’un film. Bien qu’ils aient fait exactement cela pour Prélude à une fraction de seconde, Patience et Labyrinthe de l’infini, ce morceau se démarque le plus. 

L’album en entier semble être de l’or sonore pour les claviéristes et les batteurs. J’ai particulièrement apprécié la prestation de Mathieu Landry dans Amphibie. Dans ce qui semble être des rythmes de batterie impossibles à jouer, il élève les pistes de synthétiseur et les mélodies de piano époustouflantes des frères Laforge. Dans l’ensemble, ce morceau est particulièrement impressionnant à tous égards par les trois musiciens.

Inutile de préciser davantage que le premier album complet de Telecolor, Chamades, est un chef-d’œuvre. Je ne saurais trop recommander cet album et j’ai hâte de les voir en spectacle lorsqu’il sera possible de remonter sur scène.